La mise en place d'un train de banlieue entre Montréal et Mascouche nécessitera la construction de 8km de chemin de fer en plein centre de l'autoroute 640, et l'aménagement d'une voie ferrée à travers des secteurs résidentiels de Repentigny et Charlemagne, en banlieue est de la métropole.

Selon une étude d'impact rendue publique hier par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE), l'Agence métropolitaine de transport (AMT) a opté pour le scénario qui aura les impacts environnementaux les plus importants pour la réalisation de ce projet de 300 millions de dollars, qui desservira le nord et l'est de l'île de Montréal, ainsi que les villes de Charlemagne, Repentigny, Terrebonne et Mascouche.

Le projet privilégié par l'AMT ne se rendra pas à L'Assomption. Mais cette municipalité située à l'est de Repentigny, qui réclame des services de transports en commun depuis des années, pourrait être desservie par une éventuelle phase 2 du projet, dont l'échéancier n'est pas établi.

Le Train de l'Est est le projet le plus important de l'histoire de l'Agence métropolitaine de transport (AMT), Il s'étend sur 52km et reliera, en un peu plus d'une heure, le centre-ville de Montréal et la municipalité de Mascouche, dans le sud de la région de Lanaudière.

Le trajet comprend 14 gares. Dix sont situées à Montréal, et quatre en banlieue. Trois de ces gares - Mont-Royal, Canora, Gare centrale - existent déjà. Les 11 autres devront être construites.

Le tracé privilégié par l'AMT se divise, grosso modo, en trois tronçons. Le premier, à partir de la Gare centrale, suit la voie ferrée du CN qu'emprunte déjà le train de Deux-Montagnes, jusqu'à la sortie tunnel du Mont-Royal. Ce premier tronçon fait environ 9km.

Le deuxième tronçon s'étend sur 30km, de la municipalité de Mont-Royal jusqu'à Pointe-aux-Trembles, à l'extrémité est de Montréal, sur une ligne de chemin de fer exploitée par le CN pour le transport de marchandises.

Ces deux tronçons devront faire l'objet de certains travaux d'adaptation et d'amélioration.

Le troisième tronçon s'étendra sur 14,87km, du boulevard Céline-Dion, à Charlemagne, jusqu'à la gare terminale de Mascouche. Il nécessitera la construction d'environ 14,5km de nouvelles voies ferrées, dont une partie en milieu résidentiel.

La voie ferrée empruntera l'emprise d'une voie ferrée existante sur environ 1,8km, du boulevard Céline-Dion, jusqu'à l'autoroute 40. Le train passera ensuite sous le boulevard Pierre-Le-Gardeur - qui sera surélevé - et traversera les propriétés de la société General Dynamics, dont certaines sont exploitées par des agriculteurs.

Il poursuivra son chemin le long d'un milieu humide d'une grande valeur écologique avant de «s'insérer» au milieu de l'autoroute 640 à la hauteur de Terrebonne pour filer sur 8km jusqu'à Mascouche.

Deux autres scénarios

Les deux autres scénarios comporteraient moins de travaux d'infrastructures et auraient moins d'impacts sur les milieux humides, le territoire agricole et la qualité de vie de la population.

Dans un de ces scénarios, la desserte de la région de Lanaudière aurait été assurée par une seconde ligne de train qui aurait traversé Laval au lieu de rejoindre Repentigny et le bout de l'île de Montréal. Ce scénario de deux trains distincts aurait coûté 60% plus cher, soit 480 millions de dollars.

L'autre scénario prévoit une desserte de Repentigny et de L'Assomption, mais aucun service local pour Terrebonne et Mascouche.

Selon les études de l'AMT, le scénario privilégié a «de meilleures perspectives pour l'achalandage supplémentaire lié au futur développement de projets résidentiels à proximité des gares ferroviaires, et l'achalandage potentiel des secteurs de la couronne Nord de Montréal».

En publiant cette étude d'impact, hier, le BAPE a déclenché une période d'information de 45 jours durant laquelle des groupes, des particuliers ou des municipalités peuvent demander par écrit des audiences publiques sur ce projet, sous l'égide du BAPE.

Une séance d'information publique du BAPE est prévue, le 15 octobre, à Terrebonne.