L'Agence métropolitaine de transport (AMT) a adopté, jeudi, une nouvelle grille tarifaire qui prévoit des augmentations moins importantes que celles qui avaient été prévues pour ses trains de banlieue et ses autobus express à partir de janvier 2009.

En vertu de cette nouvelle grille, adoptée par le conseil d'administration de l'agence, avec l'abstention de tous les représentants des municipalités, les tarifs des trains et autobus de l'AMT vont augmenter de 3,5% l'an prochain, au lieu de 4,3%, comme prévu dans le budget 2009 de l'agence qui est en voie d'adoption. Cette hausse représentera pour l'usager entre 2,50$ et 7$ de plus à l'achat d'un titre mensuel TRAM, selon les zones de résidence, pour des économies de 0,50$ à 2$, par rapport aux augmentations prévues.

 

Les changements à sa grille de tarifs forcent toutefois l'AMT à abandonner plusieurs mesures et tarifs promotionnels qui visaient à élargir et à diversifier la clientèle de ses réseaux de transport, surtout en dehors des périodes de pointe du matin et du soir.

Les réductions de tarif prévues sur les tickets individuels pour les trains de banlieue, l'accès gratuit aux trains pour les enfants de moins de 12 ans et la création des titres Express, qui ne sont valables que dans les trains et autobus exploités par l'AMT, ont ainsi été supprimés des projets tarifaires de l'agence pour 2009. À titre expérimental, l'AMT offrira l'accès gratuit des trains de banlieue aux moins de 12 ans pour une période fixe, qui sera annoncée plus tard.

L'agence gouvernementale, qui est responsable des trains de banlieue et des autobus express qui font la navette entre Montréal et la banlieue, cède ainsi aux pressions de certaines des municipalités de la métropole qui ont vivement critiqué ces initiatives, dans une résolution adoptée le 30 septembre dernier par le comité exécutif de la Commission métropolitaine de Montréal (CMM).

Des villes inquiètes

La CMM ne s'opposait pas à une indexation des tarifs de 4,3%, mais elle a demandé le retrait des titres Express, ainsi que le report d'une expérience pilote de tarification inter-zonale sur la ligne de train de banlieue de Dorion-Rigaud, en attendant une réforme plus vaste de la tarification métropolitaine des transports en commun.

Dans sa résolution, l'organisme a d'ailleurs précisé que ces deux éléments «pourront être pris en considération lorsque le Conseil de la CMM sera appelé à exercer son pouvoir de désaveu à l'égard de la grille tarifaire» de l'AMT.

Cet avertissement sans nuance s'inscrit directement dans une longue suite de conflits entre l'AMT et les villes, qui trouvent que l'agence provinciale en mène trop large, depuis quelques années, en matière de planification des services des transports collectifs régionaux et de dépenses d'investissements qui les touchent directement. De façon générale, les municipalités estiment surtout que l'AMT ne les consulte pas suffisamment avant de décréter des initiatives ou de mettre en place de nouveaux services qui font augmenter les contributions municipales au budget de fonctionnement de l'Agence.

Les élus municipaux qui siègent au comité de direction de la CMM ont aussi demandé à l'AMT de justifier et de documenter les impacts financiers d'un éventuel accès gratuit aux trains de banlieue pour les enfants de moins de 12 ans, ainsi que de l'extension des tarifs étudiants jusqu'à l'âge de 25 ans. Cette mesure tarifaire a été conservée dans la nouvelle grille adoptée jeudi soir.

Depuis de nombreuses années, la CMM et l'AMT sont à couteaux tirés pour s'accaparer le contrôle et les budgets des projets de développement des réseaux de transports en commun, qui devraient représenter plusieurs milliards de dollars d'investissement, au cours des 10 prochaines années.

En août dernier, après plusieurs mois de consultations, l'AMT déposait un budget d'exploitation prévoyant des hausses de tarifs moyennes de 4,3% dans les trains de banlieue et autobus métropolitains. Tout comme la première grille tarifaire adoptée en août, la grille révisée devra être approuvée par le conseil des élus de la CMM avant son entrée en vigueur, prévue pour janvier 2009.