Les usagers du métro et des trains de banlieue de la métropole ne bénéficieront pas d'améliorations importantes des services avant plusieurs années, malgré les investissements records de 1,1 milliard dans les réseaux de transports collectifs de la province prévus par Québec en 2009.

Selon les données obtenues par La Presse, les dépenses prévues pour les transports en commun seront en hausse de plus de 100 millions par rapport aux 963 millions investis l'an dernier par le ministère des Transports du Québec (MTQ). Cette hausse permettra de couvrir le début des travaux de construction du train de l'Est, un projet de train de banlieue de 400 millions, et l'acquisition de nouvelles voitures de train de banlieue et de métro, dont le coût global s'élèvera à plus de 2 milliards d'ici 2014.

En revanche, la mise en oeuvre de ces grands projets ne permettra aucune amélioration des services avant l'an prochain sur le réseau de trains de banlieue, et avant cinq ans pour les usagers du métro. Les budgets annoncés par le MTQ laissent aussi entrevoir peu de disponibilités financières pour le développement d'autres services, pour compenser la saturation du métro et l'encombrement des principales lignes de trains de banlieue.

La ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, sera aujourd'hui dans la métropole pour parler de financement des transports en commun, à l'occasion du déjeuner-bénéfice annuel de l'association Transports 2000 Québec, un organisme de promotion des transports collectifs et de défense des droits des usagers.

Cette visite survient alors que le réseau de trains de banlieue connaît des ratés d'une ampleur jamais vue et que le développement des nouvelles voitures de métro est retardé.

L'Agence métropolitaine de transport, qui est responsable du réseau des trains de banlieue, a présenté la semaine dernière des demandes budgétaires de 152 millions pour améliorer les infrastructures ferroviaires et rétablir la fiabilité de son réseau.

Selon les informations obtenues par La Presse, le MTQ ne serait pas en mesure de répondre, dans l'immédiat, aux demandes budgétaires de l'AMT.

Le plus important des programmes d'aide gouvernementale aux transports en commun prévoit des investissements de 710 millions pour l'année en cours. Ce budget couvre toutefois un grand nombre de dépenses, notamment le financement de la dette d'immobilisations à long terme pour les infrastructures du métro et des trains de banlieue.

Ce programme prévoit aussi des sommes importantes pour plusieurs gros projets de transport collectif déjà annoncés tels que la construction d'un nouveau train de banlieue de 400 millions dans l'est de la métropole, et l'achat de voitures et de locomotives neuves pour le réseau actuel de l'AMT.

Ces projets accapareront, cette année, une large part des investissements gouvernementaux. Dans son dernier budget d'immobilisations, l'AMT a prévu des dépenses de 238 millions, en 2009 seulement, pour la construction du train de l'Est et ses acquisitions de matériel roulant, dont 175 millions en provenance du MTQ.

Ce programme d'aide prévoit aussi des fonds pour le développement d'une nouvelle génération de voitures de métro pour remplacer les MR-63, qui étaient en service à l'inauguration du métro en 1966 et qui roulent toujours sur les lignes 1 (verte) et 4 (jaune) du métro actuel.

Le coût des 336 nouvelles voitures était estimé, à l'origine, à 1,2 milliard. La seule proposition reçue après un appel d'offres international, formulée par un consortium des firmes Alstom et Bombardier, a toutefois été jugée non conforme en plus de présenter une facture 50% plus élevée que prévu, à 1,8 milliard.