Un parc de conservation de près de 200 hectares relié tant à Laval qu'à Terrebonne par des passerelles et des sentiers cyclables, voilà le projet présenté hier par «Sauvons nos trois grandes îles» en marge de l'assemblée municipale de Laval.

Les détails de ce projet sont révélés un mois après l'annonce que la Ville de Laval abrogera un règlement adopté en 2001. Ce règlement controversé aurait permis le lotissement de l'île aux Vaches, de l'île Saint-Pierre et de l'île Saint-Joseph.

 

Mais un grand écart sépare encore cette esquisse et le but ultime des citoyens, qui ont recueilli 25 000 signatures en faveur de leur projet.

«Il faut trouver l'argent», dit Hughette Larochelle, de Sauvons nos trois grandes îles. «Il faut faire un montage financier, qui inclut le fédéral, le provincial, la CMM et la Ville de Laval. Il y a aussi Conservation de la nature qui vient de recevoir 350 millions du fédéral, et Canards illimités, qui a déjà mené des projets dans les îles.»

Selon l'évaluation municipale, les trois îles valent près de 9 millions. Elles appartiennent en grande majorité à Monit, firme dirigée par Alex Kotler, plus important propriétaire foncier à Laval, et à l'homme d'affaires Luigi Liberatore.

Prochaine étape: une rencontre avec les députés libéraux de Laval, le 6 avril. Ces derniers ont renoncé à déclarer une réserve naturelle sur les trois îles, après l'annonce de l'abrogation du règlement lavallois. Mais Mme Larochelle affirme qu'ils se font rassurants. «Ils nous disent qu'ils continuent de partager nos objectifs, indique Mme Larochelle. Ce qui est important, c'est qu'on se dirige vers une acquisition et une mise en valeur. On souhaite des choses concrètes.»

Selon Mme Larochelle, la priorité doit être accordée à la conservation dans les trois grandes îles. Pas question d'y construire des installations de loisir, comme aux îles de Boucherville, qui totalisent cependant 800 hectares. Les stationnements et les blocs sanitaires se situeraient sur les deux rives. En revanche, les îles pourraient devenir un maillon important de la Route verte, le réseau cyclable panquébécois. Et une plage pourrait voir le jour dans l'île Saint-Joseph. «L'eau est presque toujours propre à la baignade», dit-elle.

Le plan doit aussi tenir compte de la dizaine de maisons qui s'y trouvent déjà, tout comme c'est le cas au parc-nature de l'Île-de-la-Visitation à Montréal, qui compte 34 hectares et une dizaine de maisons.