Le chef de l'opposition officielle à Montréal, Benoit Labonté, demande à l'ex-président du comité exécutif de Montréal, Frank Zampino, maintenant vice-président chez Dessau, de dire s'il a, pendant ses fonctions municipales, passer du temps sur le yacht du promoteur en construction Tony Accurso.

«À partir du moment où le principal intéressé et le maire de Montréal n'ont pas formellement démenti la chose, il y a lieu de se poser des questions tout à fait légitimes, a dit M. Labonté en conférence de presse, ce jeudi matin. Quand on assume une charge publique, on doit accepter que nos devoirs, nos responsabilités, nos obligations, nous suivent également dans la vie privée. La vie publique n'arrête pas seulement le vendredi à cinq heures et il faut agir en conséquence. Il appartient maintenant au maire et à monsieur Zampino de faire toute la lumière sur cette question.»Les relations de Tony Accurso avec diverses personnalités politiques et syndicales (dont le président de la FTQ, Michel Arsenault, et le ministre libéral du Travail, David Whissel) ont fait les manchettes ces dernières semaines. La possibilité que Frank Zampino ait fait une croisière sur le bateau de l'homme d'affaires en 2007 a été évoquée. À ce moment-là, M. Zampino dirigeait la Ville et l'administration du maire Gérald Tremblay s'apprêtait à octroyer le plus gros contrat de son histoire à une des entreprises de M. Accurso et à la firme Dessau où travaille aujourd'hui M. Zampino. L'administration Tremblay-Dauphin refuse de le confirmer ou de l'infirmer, estimant que c'est du domaine privé

M. Labonté a dit par ailleurs en conférence de presse qu'il demandera aux élus de la Ville de voter en faveur d'une motion qu'il présentera lors du prochain conseil municipal, le 27 avril, et dans laquelle il proposera de mettre en place trois mesures en matière d'éthique, d'intégrité et de transparence : réactiver le règlement concernant la Commission sur l'éthique des membres du conseil, créer immédiatement un poste de commissaire à l'éthique indépendant avec pouvoirs d'enquête et doter la Ville d'un véritable code d'éthique sévère et contraignant prévoyant des sanctions très sévères pour les élus, les fonctionnaires et les mandataires de la Ville.

Benoit Labonté dit qu'il est temps de « restaurer la confiance des Montréalaises et des Montréalais envers leur administration municipale » Il a parlé de « mollesse » de la part du maire de Montréal par rapport aux questions d'intégrité et de transparence.

« Je pourrais encore une fois m'adresser au maire de Montréal, Gérald Tremblay, afin qu'il agisse immédiatement sur la question de l'éthique, de l'intégrité et de la transparence, mais son refus de répondre avec célérité, vigueur et clarté à la relation existant entre son ancien président du comité exécutif, Frank Zampino, et un important promoteur, alors que ce dernier était en plein processus de soumission quant au plus important contrat jamais accordé dans l'histoire de la Ville de Montréal, nous a convaincus que les Montréalaises et les Montréalais n'ont plus rien à attendre en termes de leadership de la part de cette administration. »