La mairesse de Westmount, Karin Marks, tourne la page: elle ne se présentera pas aux prochaines élections municipales.

Mme Marks était la représentante des 15 villes de banlieue de Montréal qui ont défusionné à la suite de la décision du gouvernement de Jean Charest de revenir sur les fusions municipales de 2001. Elle avait été élue pour la première fois conseillère en novembre 1991.

Réélue par acclamation en 1995 et en 1999, Mme Marks n'a pas adhéré à l'Équipe Tremblay/Union des citoyens de l'île de Montréal en 2001. Elle avait préféré garder ses distances du maire Tremblay, à qui elle reprochait de ne pas avoir «poussé davantage le gouvernement contre la fusion». Elle a toutefois été élue présidente de l'arrondissement de Westmount et choisie pour faire partie de deux commissions municipales. Elle a ensuite fait campagne en faveur de la défusion de Westmount, obtenue par référendum le 20 juin 2004. Un an et demi plus tard, elle a été élue mairesse avec 89% des voix.

Dans les dernières années, après des relations mi-figue mi-raisin entre les villes de banlieue et Montréal, notamment à cause des taux d'impôt foncier, elle a joué un rôle important dans les négociations qui se sont déroulées avec Québec pour améliorer la structure de l'agglomération. L'an dernier, le gouvernement a fait adopter la loi 22, qui accorde aux villes liées la responsabilité de leurs rues et la disparition de la taxe d'agglomération.

L'hiver dernier, lors de l'adoption du budget d'agglomération, Mme Marks avait reproché à Gérald Tremblay de n'avoir pas respecté «l'esprit de la loi 22» parce qu'il n'avait pas réduit suffisamment la contribution des villes liées aux dépenses de l'agglomération. «Nous versons 61% de nos revenus fiscaux à l'agglomération de Montréal, et 1,4% à la région, a dit Mme Marks hier. J'ai voulu faire de mon mieux et consacrer mon énergie à m'assurer que cet argent soit bien dépensé et que notre responsabilité financière, pour les dépenses liées aux services communs à l'ensemble des citoyens de l'île, soit juste et appropriée.»

Mme Marks ne sait pas ce qu'elle va faire à l'issue de son dernier mandat. Elle veut trouver une autre activité professionnelle qui lui donnera plus de temps libre pour sa famille.

Qu'est-ce qui a marqué ses 18 ans de vie politique? «La plupart du temps, j'ai rencontré des politiciens qui ont à coeur l'intérêt des citoyens, et ce, à Westmount, à Montréal ou à Québec, dit-elle. J'espère que la population va comprendre que la majorité des élus sont comme ça. Sinon, la défusion et la reconstitution de notre ville sont certainement les tâches que je suis le plus fière d'avoir réalisées avec nos citoyens et notre personnel.»

Mme Marks ajoute qu'elle s'est attachée à promouvoir le patrimoine. Elle laissera aussi en héritage un plan environnemental à l'automne. «Les citoyens vous poussent à faire des choses, dit-elle. Nous aurons un premier plan de développement durable et, d'ores et déjà, je me suis débarrassée de mon auto au profit de l'autopartage.»