Les contraventions pour stationnement illégal coûteront bientôt jusqu'à trois fois plus cher à Montréal, a appris La Presse. L'administration Tremblay imposera en octobre cette augmentation draconienne, qui rapportera 14 millions supplémentaires à la Ville.

«Le problème, c'est que les gens se garent partout, résume le responsable du dossier au comité exécutif, Sammy Forcillo. C'est un problème de sécurité routière.»

Pour l'heure, ceux qui se garent illégalement s'exposent à une amende de 30$. Avec les frais administratifs, la facture peut grimper jusqu'à 42$. Les pénalités sont les mêmes pour ceux qui garent leur voiture dans une zone interdite, dans une zone pour handicapés ou dans une zone où il est interdit d'immobiliser son véhicule.

Mais dès le 1er octobre, les sanctions deviendront beaucoup plus sévères. Les amendes pour stationnement interdit, actuellement de 30$, varieront entre 40$ et 60$, plus les frais administratifs. Ceux qui se gareront dans des zones d'arrêt interdit, généralement situées près des intersections, paieront bientôt entre 60$ et 100$, frais administratifs en sus.

Mais la hausse la plus marquée vise ceux qui se garent illégalement dans des zones réservées aux handicapés et dans les voies réservées aux autobus. Les amendes atteindront de 100$ à 200$, plus les frais. C'est trois fois plus que la pénalité actuelle.

L'an dernier, 1,2 million de contraventions ont été distribuées pour stationnement illégal à Montréal, à peu près le même nombre que l'année précédente. Ces amendes ont rapporté 53 millions à la Ville. Si le nombre de contraventions reste le même que l'an passé, les nouvelles pénalités rapporteront 14 millions de plus.

Sammy Forcillo assure que c'est la sécurité, et non la perspective d'engranger des revenus supplémentaires, qui motive l'administration Tremblay. Car les voitures qui s'immobilisent près des intersections et dans des voies réservées décuplent les risques d'accident. Le conseiller estime que ces amendes auront un effet dissuasif.

«Ce n'est pas la somme d'argent qui est importante, c'est la sécurité routière qui nous préoccupe, a-t-il indiqué. C'est à cet égard qu'on veut décourager, démoraliser les gens qui ne suivent pas les règles.»

«Une arnaque»

Alfredo Munoz n'est pas de cet avis. Le président de SOS Ticket, une entreprise qui aide les automobilistes à contester leurs contraventions, estime que la nouvelle mesure de la Ville est une «arnaque».

«C'est uniquement une façon de faire de l'argent, un point c'est tout, dénonce-t-il. Ce serait peut-être bien de gérer les fonds publics adéquatement avant de commencer à fouiller de plus en plus dans les poches des automobilistes.»

L'ancien policier estime que, si la Ville avait réellement la sécurité routière à coeur, elle reviendrait sur sa décision d'imposer des compressions au SPVM. Dans la foulée d'un exercice minceur lié à la crise économique, en mars, l'administration Tremblay a réduit de 13,8 millions le budget de son corps de police.