Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, juge que les cinq enquêtes policières sur des allégations de corruption à Montréal et la nouvelle affaire de copinage révélée par La Presse et Radio-Canada sont des «cas isolés».

À ses yeux, la corruption n'est répandue ni dans la métropole ni dans les autres municipalités. «On parle de cas isolés. On ne fera pas une grande commission d'enquête là-dessus», a-t-il lancé en marge d'une réunion du caucus libéral, ce matin à Saint-Hyacinthe.

Le ministre reconnaît toutefois la nécessité de «mieux encadrer» les élus et les fonctionnaires. Québec entend adopter une loi pour définir un nouveau code d'éthique destiné aux municipalités. Il vient de créer un comité de mise en oeuvre du rapport Gagné, qui recommande entre autres la nomination d'un commissaire à l'éthique et l'imposition de nouvelles sanctions.

Ce comité est formé de représentants de l'Union des municipalités du Québec, de la Fédération québécoise des municipalités et de la Ville de Montréal.

Lundi, l'administration Tremblay a déposé un projet de code d'éthique au conseil municipal. Ce document, critiqué pour sa mollesse, fait depuis l'objet d'un débat.

Le gouvernement aura toutefois le dernier mot sur les dispositions du code. «On va regarder ce qu'ils (les élus montréalais) ont fait. Mais le travail sera parti à neuf du rapport Gagné. Tant mieux s'ils ont fait un travail important, et s'il doit être bonifié, il le sera», a dit Laurent Lessard.

La Presse et Radio-Canada ont révélé que la Ville de Montréal enquête sur un voyage en Italie qu'a fait l'an dernier un haut fonctionnaire, Robert Marcil, à l'invitation d'un entrepreneur, Joe Borsellino, qui a obtenu des contrats totalisant des millions de dollars avec la métropole. M. Marcil, qui était directeur de la Réalisation des travaux, a démissionné le mois dernier. Les enquêtes policières concernent des allégations de corruption autour de travaux municipaux et dans l'attribution de contrats.