Louise Harel brigue la mairie de Montréal en jouant plus blanc que blanc depuis hier après-midi. La liste des donateurs de son parti, Vision Montréal, ainsi que les sommes versées sont en ligne sur son site internet renouvelé. Sur le thème «Montréal d'abord», la rivale de Gérald Tremblay apparaît dans un sourire éclatant, tout de blanc vêtue.

Non seulement Louise Harel offre un blogue aux internautes, mais elle tient également à jour sa fiche Facebook, en plus d'entretenir son compte Twitter à la vitesse de l'éclair. Même des liens YouTube sont offerts aux visiteurs. De même que des photos en haute définition.

 

En consultant la liste des donateurs, La Presse a pu constater que 330 personnes ont fait des dons au parti depuis le 9 juin dernier, pour une somme totale de 84 373$. Quant aux dons, leurs sommes varient de 20 à 1000$, soit le maximum permis par la loi sur le financement des partis municipaux.

Parmi les donateurs, on trouve notamment l'homme d'affaires Vito Papasodaro, qui a vendu l'usine Grover, au centre-ville, malgré la grogne des locateurs-créateurs de l'édifice, en 2006. Benoit Labonté, actuel maire de Ville-Marie et bras droit de Louise Harel, anciennement responsable de la culture au comité exécutif du maire Gérald Tremblay, avait à l'époque tenté en vain de sauver l'usine de la vente.

En dévoilant ainsi ses donateurs, Vision Montréal emboîte le pas à Projet Montréal, parti dont la présidence est assurée par John Gomery, ex-juge de la commission d'enquête sur le scandale des commandites. Pour veiller à ce que les dons soient légitimes, Richard Bergeron, candidat de Projet Montréal à la mairie, a expliqué à La Presse qu'ils doivent passer par le contrôle de Jacques Boucher, professeur de droit, qui s'assure que les gens sont sur la liste électorale.

«Nous vérifions aussi les motifs des donateurs de plus de 250$, ajoute M. Bergeron. Les gens sont surpris de recevoir nos appels, mais ils sont heureux de constater notre nouvelle façon de faire.»

Les sommes versées à Projet Montréal sont toutefois plus modestes et moins nombreuses, au nombre d'environ 40, depuis juin. On compte parmi elles quelques sommes de 1000$, et une majorité de dons de 100$. Mais contrairement à Vision Montréal, le parti de Richard Bergeron y va au cent près, en dévoilant, par exemple, qu'un dénommé André Joyal a versé 107,83$ à Projet Montréal.

Du côté du parti du maire Gérald Tremblay, Union Montréal, on a décidé de garder la bonne vieille méthode, en ne dévoilant pas publiquement la liste des donateurs.

Toutefois, à l'image des deux autres partis, Union Montréal ne sollicitera pas et n'acceptera pas les dons anonymes, a-t-on expliqué. «La liste des donateurs et les sommes versées seront dévoilées, comme par les années passées, dans nos états financiers déposés au printemps», a précisé Geneviève Hinse, responsable des communications auprès de la formation politique.