L'an prochain, la police de Montréal pourrait être touchée par des compressions budgétaires supérieures à celles de cette année, prévient la Fraternité des policiers de Montréal. «La Ville est en train d'égorger son service de police», estime le président du syndicat, Yves Francoeur.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pourrait devoir économiser 9 millions de plus que cette année, a révélé le site Ruefrontenac.com. Le directeur de la police de Montréal, Yvan Delorme, aurait mentionné ce chiffre hier matin devant plus de 200 officiers, cadres et gestionnaires.

Comme le SPVM doit déjà économiser 13,8 millions cette année, les compressions frôleraient les 23 millions l'an prochain. M. Francoeur a confirmé à La Presse que la Ville demandait des compressions d'environ 20 millions dans le cadre des pourparlers avec son service.

Le SPVM n'a pas confirmé l'information, hier. Le porte-parole de la Ville, Bernard Larin, a affirmé qu'aucune décision n'avait été prise. Le résultat des élections municipales du 1er novembre pourrait changer la donne.

Les compressions envisagées inquiètent tout de même Yves Francoeur. Une soixantaine de postes vacants n'ont pas été comblés cette année. Les effectifs de la salle d'écoute ont été réduits de moitié et plusieurs enquêtes sont suspendues, a-t-il affirmé.

«En plus, les infractions au Code criminel sont en hausse de près de 10% pour les six premiers mois de 2009», a souligné M. Francoeur.

Près de trois Montréalais sur quatre sont en désaccord avec les compressions de 2009, indique un sondage que le syndicat a rendu public hier. La firme IPSOS Descarie a sondé 521 Montréalais entre le 20 et le 25 mai.