Les palmarès le rappellent constamment, les Montréalais le confirment. Pour 79% d'entre eux, la métropole est une ville sécuritaire, selon un sondage Angus Reid Strategies-La Presse dont nous dévoilons aujourd'hui le quatrième volet.

À la question «Trouvez-vous que Montréal est une ville sécuritaire?» seulement 14% répondent non, tandis que 7% se disent incertains. Ce sont les plus jeunes, soient les répondants entre 18 et 34 ans, qui se sentent le plus en sécurité, avec un taux de réponses positives de 82%. Plus on vieillit, moins ce sentiment est fort, les 55 ans et plus estimant à 73% que leur ville est sécuritaire.

 

«La variation est faible, mais on constate que l'impression d'insécurité augmente avec l'âge», note Jaideep Mukerji, vice-président aux Affaires publiques d'Angus Reid.

L'évolution est semblable selon la langue parlée. Si 89% des allophones confirment que la métropole québécoise est sécuritaire, ce taux tombe à 72% chez les francophones. Entre les deux, les anglophones répondent à 83% «oui» à cette question.

Et ils ont raison, selon le palmarès 2008 de la firme Mercer. Sur les 215 villes évaluées dans le monde, Montréal héritait de la 22e position. Mieux, elle se classe première en Amérique du Nord, ex aequo avec quatre autres villes canadiennes. Ce classement a été établi selon trois critères: les relations avec les autres pays, la stabilité intérieure et la criminalité.

Avec 29 homicides en 2008, pour un taux de 1,6 meurtre par 100 000 habitants, Montréal est loin de la moyenne mondiale de 8,8, selon le dernier rapport mondial de l'ONU sur la violence et la santé datant de 2002. La métropole québécoise est par ailleurs à des années-lumière du taux du reste des Amériques, qui est de 19 homicides par 100 000 habitants selon ce document.

Malgré ce sentiment général de sécurité, les Montréalais sont critiques des efforts en matière de lutte contre les gangs de rue. Quand on leur demande si Montréal lutte adéquatement contre ce phénomène, seulement 36% répondent par l'affirmative, alors que 44% sont d'avis contraire. Dix-neuf pour cent se disent incertains.

«À peine plus que le tiers des Montréalais pensent que la lutte est suffisante, c'est peu, estime M. Mukerji. On constate que Montréal a été très touché depuis quelques années par ce phénomène et qu'il a laissé des séquelles.»

Les francophones sont de loin les plus insatisfaits, avec un taux de 53% de réponses négatives contre 37% pour les anglophones et les allophones. Dans les groupes d'âge, ce sont les 35-54 ans, à 51%, qui trouvent que la lutte contre les gangs de rue est inadéquate.

 

SONDAGE ANGUS REID STRATEGIES-LA PRESSE

Trouvez-vous que Montréal est une ville sécuritaire?

Oui 79%

Non 14%

Pas certain (e) 7%

Trouvez-vous que Montréal lutte adéquatement contre les gangs de rue?

Oui 36%

Non 44%

Pas certain (e) 19%

Sources : Angus Reid Strategies

Les répondants pouvaient choisir plusieurs réponses. Le pourcentage cumulatif est donc supérieur à 100.

Le sondage Angus Reid Strategies-La Presse a été réalisé les 9, 10 et 11 septembre derniers, auprès de 815 répondants à l'aide d'un formulaire sur le web. Il s'agissait de résidants de Montréal, francophones (59%) et anglophones et allophones (41%), aptes à voter aux prochaines élections municipales. La marge d'erreur de ce sondage est de plus ou moins 3,43%, 19 fois sur 20.