La chef de l'opposition officielle à Montréal, Louise Harel, a indiqué hier qu'elle présentera au prochain conseil municipal, le 30 novembre, une motion visant à demander officiellement au gouvernement libéral de Jean Charest qu'il institue une commission d'enquête publique pour faire la lumière sur les allégations de corruption, de malversation et de collusion dans le processus d'attribution des contrats publics au Québec.

Mme Harel pense que, compte tenu des déclarations précédentes du maire de Montréal, Gérald Tremblay, et celles du chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, cette motion sera adoptée à l'unanimité. Projet Montréal a d'ailleurs fait connaître, hier, son intention de déposer également sa propre motion réclamant une telle commission d'enquête publique.

Le 30 novembre, l'opposition officielle demandera également que le conseil municipal mandate la commission de la présidence «de procéder à l'examen et aux recommandations appropriées afin que les commissions du conseil soient mises à contribution au moment de l'étude et de l'adjudication des contrats».

Mme Harel compte aussi demander que le conseil municipal annule officiellement le désormais célèbre contrat d'installation de compteurs d'eau accordé au consortium GÉNIeau et que la Ville restaure rapidement une expertise interne dans le domaine de la gestion de l'eau «afin de relancer l'installation de ces compteurs» dans les industries, les commerces et les institutions.

«Nous souhaitons aussi que la Ville annule le contrat de la firme BPR qui avait un contrat de cinq ans pour superviser et encadrer l'implantation des compteurs d'eau, a dit Mme Harel. L'annulation du contrat de l'un annule le contrat de l'autre, d'autant plus que le 26 avril dernier, à l'occasion d'un conseil municipal spécial, les élus ont été trompés par le représentant de BPR puisque le rapport du vérificateur général, quelques mois plus tard, est venu totalement contredire les propos du représentant de BPR.»

Mme Harel profitera du conseil municipal pour déposer une motion réclamant le maintien du registre des armes à feu et le rejet du projet de loi C-391 présenté à Ottawa. «Nous serons, le soir du conseil, à exactement six jours de l'anniversaire des événements tragiques qui se sont produits (le 6 décembre 1989) à Polytechnique», a-t-elle dit.

Louise Harel a discuté avec le maire Tremblay, hier. Ce dernier a été «très ouvert» aux propositions que Vision Montréal a l'intention de présenter au prochain conseil, selon Mme Harel. «Il y a là un désir de collégialité qui l'honore», a-t-elle déclaré.

D'ailleurs, après s'être entouré de l'ex-ministre péquiste Diane Lemieux, comme directrice de cabinet, le maire Tremblay pourrait également faire une place à l'ex-responsable du Plan de transport au comité exécutif et ex-maire de Rosemont-La Petite-Patrie, André Lavallée, battu le 1er novembre.

Sera-t-il conseiller spécial chargé des transports en commun? Adjoint de Diane Lemieux? Conseiller du comité exécutif? Responsable d'une instance concernant le centre-ville? Divers postes sont envisagés mais sa participation, quelle qu'elle soit, permettra à la Ville de bénéficier de son «expertise précieuse», nous a-t-on dit.