Les taxes bondissent de 5,2% à Longueuil et la mairesse Caroline St-Hilaire prévient que de nouvelles hausses sont à prévoir l'an prochain. Elle a mis fin à un bras de fer de plus d'un mois, hier soir, lorsque le conseil municipal a avalisé son budget.

Pour une maison évaluée à 212 000$, la valeur moyenne des propriétés dans cette ville de la Rive-Sud, la facture d'impôt foncier augmentera de 105$.

 

«On a seulement étalé l'augmentation des taxes sur deux ans, a averti Mme St-Hilaire au terme de la séance. Compte tenu du fait que je ne sois pas majoritaire, je me suis rangée derrière cette proposition.»

La mairesse souhaitait à l'origine augmenter le fardeau fiscal de 9,6% en moyenne, dont 7,9% dans le secteur résidentiel. Mais la première mouture de son budget a été battue le 22 décembre par le Parti municipal de Longueuil (PML), qui détient la majorité des sièges au conseil municipal.

Le PML a soumis une contre-proposition qui prévoyait une hausse de l'impôt foncier de 4,1%. Et pendant plusieurs semaines, les deux partis se sont rencontrés en public et en privé pour dénouer l'impasse.

Ils se sont finalement entendus il y a 10 jours sur une proposition qui prévoyait d'augmenter les taxes de 5,2% dès cette année, et de les hausser d'au moins 2,3% en 2011.

«N'eût été notre vigilance et de nos propositions à la suite du budget du 22 décembre, l'équipe au pouvoir aurait pris plus d'argent dans les poches des contribuables qu'elle n'en avait de besoin», a résumé le chef du PML, Gilles Grégoire.

Il souligne que les commerces et les industries devront essuyer des augmentations de taxes beaucoup plus onéreuses. Un commerce moyen verra son compte de taxes grimper de 12% à 15%.

Mais il ne s'est pas engagé à utiliser sa majorité au conseil municipal pour bloquer une nouvelle hausse de l'impôt foncier l'an prochain.

Début décembre, Caroline St-Hilaire a mis la table à l'augmentation en dévoilant un gouffre financier de 29,2 millions. La hausse du service de la dette est la principale cause du manque à gagner. La Ville doit aussi rembourser un crédit sans intérêt de 6,3 millions consenti par la firme RCI Environnement pour la collecte des ordures, une dette que Mme St-Hilaire souhaite acquitter dès cette année.

L'aéroport sous la loupe

Le feuilleton du budget clos, la mairesse a ouvert un nouveau dossier de taille, hier soir, lorsqu'elle a lancé une consultation publique sur le bruit autour de l'aéroport de Saint-Hubert. Elle souhaite trouver une solution qui accommodera les dizaines de citoyens qui se plaignent du vacarme causé par les centaines de décollages et d'arrivées qui ont lieu chaque jour.

«Ce qu'on veut, c'est trouver des solutions au bruit à l'aéroport, a résumé la Mme St-Hilaire. C'est ça le problème pour l'instant, et ça nous amènera par la suite à des solutions sur comment on voit le développement de la zone aéroportuaire.»

Peu après son arrivée au pouvoir, Mme St-Hilaire a rendu publique une étude de la firme Dessau, qui confirme que les niveaux sonores sont à la limite du tolérable dans certains quartiers autour de l'aéroport. La firme a prélevé des échantillons dans sept secteurs. Et c'est dans une station située rue Caumartin, en plein coeur d'un quartier résidentiel, que le va-et-vient des avions était le plus bruyant.