Des gens d'affaires partent en guerre contre la nouvelle taxe sur le stationnement adoptée par l'administration Tremblay. Une coalition d'associations commerciales invitera aujourd'hui le maire à reconsidérer la mesure, mais celui-ci a été catégorique, hier: il n'est pas question de reculer.

La Coalition pour une véritable métropole a été formée dans les jours qui ont suivi le dépôt du budget. Elle rassemble six organisations commerciales qui représentent notamment des propriétaires de stationnement et des restaurateurs, de même que la chambre de commerce du Montréal métropolitain, l'Institut de développement urbain du Québec et l'Association des propriétaires et administrateurs d'immeubles du Québec.

 

Le regroupement tentera de démontrer, chiffres à l'appui, que la nouvelle taxe sur le stationnement va miner l'économie du centre-ville, déjà éprouvée par la récession. La coalition considère que la taxe est «inéquitable» puisqu'elle ne vise que des commerçants d'un secteur précis et non de l'ensemble de l'île de Montréal.

Les commerçants vont aussi lancer un appel au gouvernement du Québec pour qu'il fournisse à la métropole de nouveaux moyens de régler ses problèmes financiers.

«On veut travailler en partenariat avec la Ville pour convaincre les instances gouvernementales de trouver d'autres sources de revenus qui pourraient remplacer la taxe sur le stationnement», a expliqué l'un des intervenants.

Pour la première fois, la Ville de Montréal a utilisé les pouvoirs de taxation que lui a conférés Québec pour adopter la loi 22, qui crée une taxe fixée au prorata de la superficie des stationnements intérieurs et extérieurs du centre-ville.

Certains propriétaires de stationnement ont donc reçu, ces derniers jours, des factures de plus de 200 000$. Ils refileront la note à leur clientèle par des augmentations de tarifs.

La mesure, qui rapportera 20 millions à la Ville, servira à financer les transports collectifs. Mais plusieurs commerçants craignent qu'elle ne pousse encore davantage leur clientèle vers la banlieue, où le stationnement est gratuit.

En marge d'une conférence de presse, hier, le maire Tremblay a toutefois déclaré que son administration ne reconsidérera pas sa décision: «Il me semble qu'un dollar par jour pour un stationnement souterrain et deux dollars pour un stationnement extérieur, c'est raisonnable pour encourager les gens à utiliser les transports en commun et ça ne pénalise pas les utilisateurs de ces stationnements.»

Il a fait valoir que son budget avait aussi aboli la taxe d'arrondissement dans Ville-Marie, qui comprend le centre-ville. Et la Ville a investi 7 millions pour revitaliser la rue Sainte-Catherine, ce qui rendra la principale artère commerciale du secteur plus attrayante.