Quinze mille oiseaux de nuit se sont déhanchés toute la nuit à l'occasion du traditionnel Bal en blanc, qui prend fin à midi au Palais des congrès de Montréal. Cette seizième nuit blanche s'est déroulée sans anicroche, le Service de police de la Ville de Montréal ne déplore qu'une seule arrestation.

Autour de neuf heures ce matin, quelque 10 000 danseurs se dandinaient dans les deux salles aménagées à l'intérieur de l'imposant complexe du quartier des affaires. Derrière leurs consoles, deux DJ animaient encore la foule exubérante, compacte contre les deux scènes. La vision des fêtards en blanc qui déambulaient avec les pupilles dilatées dans les couloirs du Palais des congrès contrastait avec celle des travailleurs qui amorçaient, cafés en main, leur journée de travail.

Épuisés, les danseurs interrogés sur place ont affirmé avoir adoré leur Bal, devenu un incontournable de la nuit montréalaise.

Cette année, les performances de David Guetta, d'Infected Mushroom ou de LMFAO ont obtenu un franc-succès, indique le porte-parole de la manifestation, Paul Gilbert.

Le Bal en blanc est devenu une production de grande envergure qui se compare à un spectacle du Centre Bell. «Ce n'est pas un petite rave dans un entrepôt, c'est très professionnel. C'est le plus grand festival du genre à l'intérieur en Amérique du Nord et ça attire beaucoup de monde: c'est bon pour toute la ville», croit M. Gilbert.

Un succès qui nuit à l'identité du bal, croient certains fidèles. «C'est rendu grand public», a déploré Martin Beauchamp, 40 ans, qui se préparait à assister à son sixième Bal en blanc hier. «C'est dommage, car la musique reste bonne, mais la scène électro d'il y a 15 ans était vraiment underground», a poursuivi M. Beauchamp, tout de blanc vêtu.

L'an dernier, 13 personnes ont été arrêtées. Les drogues les plus fréquemment utilisées sont l'ecstasy, le speed ou la cocaïne. Les problèmes liés à la drogue sont généralement «assez minimes», selon Jean-Sébastien Fallu, président du Groupe de recherche et d'intervention psychosociale (GRIP), organisme responsable de la prévention en toxicomanie qui est présent au Bal en blanc.

«C'est certain qu'il y a des malaises liés à l'alcool ou aux mélanges, mais il y a plus de problèmes quand il y a de l'alcool dans un concert rock», estime-t-il. Des équipes de premiers soins ainsi que deux pharmaciens sont sur place. Les organisateurs du Bal, enfin, collaborent pleinement avec le SPVM et le Service des incendies de la Ville.