Alors que des dizaines de fonctionnaires municipaux ont déjà été questionnés par des enquêteurs de l'escouade Marteau, l'administration Tremblay a procédé hier à une vaste refonte de la fonction publique de Montréal. Dans une note interne envoyée à ses employés, que La Presse a obtenue, la Ville annonce une centralisation sans précédent de l'appareil municipal.

Selon nos informations, la fonction publique de Montréal est dans la ligne de mire de l'escouade Marteau, formée par Québec dans la foulée du scandale des compteurs d'eau et celui du Faubourg Contrecoeur. Des dizaines d'employés ont été interrogés par les policiers à ce jour, indique-t-on.

Au même moment, trois services névralgiques sont abolis et regroupés sous la bannière d'une nouvelle entité, le Service du développement et des opérations. Disparaît d'abord le Service des infrastructures, du transport et de l'environnement (SITE).

Des services éliminés

Selon nos informations, le directeur du SITE, Gilles Robillard, n'occupera plus son poste. En avril dernier, c'est lui que l'administration Tremblay a délégué pour défendre le contrat de 355 millions octroyé à GÉNIeau pour l'installation des compteurs d'eau. Le vérificateur général a depuis levé le voile sur une série d'irrégularités dans l'attribution de ce contrat, qui a finalement été résilié.

La refonte élimine aussi le Service de mise en valeur du territoire et du patrimoine (SMVTP), qui participe à la mise en valeur des terrains au projet Contrecoeur, dans l'est de la Ville. La vente de ce vaste terrain à la firme Construction F. Catania a été entachée d'irrégularités, selon le vérificateur général et la firme Deloitte.

Le comité exécutif a approuvé mercredi le transfert du directeur de ce service, Pierre Bernardin, à la Société d'habitation et de développement de Montréal.

Le Service du développement culturel, de la qualité du milieu de vie et de la diversité ethnoculturelle (SDCQMVDE) est aussi emporté dans la réorganisation.

Le nouveau Service du développement et des opérations dirigera donc neuf directions qui gèrent des services municipaux allant des transports aux sports en passant par les travaux publics, la diversité sociale et le développement culturel.

«En regroupant ces neuf directions, l'organisation affiche clairement sa volonté d'assurer une cohérence et une meilleure intégration des activités en lien avec le développement et les opérations de la Ville», peut-on lire dans la note interne.

La directrice générale adjointe, Rachel Laperrière, pilotera la nouvelle entité administrative. Mme Laperrière est celle qui a succédé à Claude Léger, qui a été forcé de démissionner en pleine campagne électorale après que le vérificateur général eut révélé des irrégularités dans l'octroi du contrat des compteurs d'eau.

Nouveau Service de l'eau

La Ville crée aussi un Service de l'eau pour regrouper l'ensemble des coûts et des ressources qui sont liés à ce dossier. On ignore pour le moment qui dirigera ce nouveau département.

«L'ampleur et le nombre de défis associés à la gestion de l'eau, qu'il s'agisse de la santé publique, de la sécurité publique, de la dimension environnementale, de l'acquisition d'expertise scientifique et de l'assurance d'un financement adéquat, nécessitent de créer une entité distincte qui permettra d'instaurer des liens directs entre la gestion de l'eau et les instances administratives de la Ville», peut-on lire dans la note.

Nommé après les élections par le maire Gérald Tremblay, le directeur général Louis Roquet va de son côté prendre en charge la direction des Muséums nature de Montréal, qui regroupent les Jardins botaniques, le Biodôme, l'Insectarium et le Planétarium. Il sera aussi en responsable des communications et des relations avec les citoyens, dont le service est aboli.

Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires d'un porte-parole de l'administration Tremblay, hier soir.

L'administration du maire Gérald Tremblay (notre photo) a procédé à un grand ménage hier dans les services municipaux. Certains sont abolis ou regroupés, d'autres sont créés.