À la veille de la nomination du prochain chef de police, la Fraternité des policiers de Montréal a critiqué la gestion de la direction actuelle, mercredi, invitant le successeur d'Yvan Delorme à «se tenir debout» devant les élus.

«Le bilan de l'ère Delorme n'est pas reluisant, ni en termes financiers, ni en termes de climat de travail», a déclaré Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et des policières de Montréal.

Lors d'un rassemblement organisé devant le quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Yves Francoeur a dénoncé avec véhémence les réductions de postes survenues sous le règne d'Yvan Delorme.

D'ici la fin de l'année, quelque 140 policiers temporaires risquent d'être mis à pied en raison des compressions budgétaires de 35 millions en deux ans. Pourtant, en 2009 et en 2010, 160 départs à la retraite n'ont pas été comblés, selon le syndicat.

«On ne coupe par 35 millions en pensant qu'il n'y aura pas d'effet sur les services à la population», a lancé M. Francoeur, devant une foule bruyante de quelque 160 policiers temporaires et 140 délégués syndicaux.

Yves Francoeur a accusé l'administration municipale de «sous-financer» son service de police. Une part de responsabilité revient selon lui à la direction du SPVM, qui défend mal «les intérêts des policiers devant les élus».

M. Francoeur a profité de l'occasion pour lancer un message au successeur d'Yvan Delorme, qui doit entrer en fonction le 13 septembre. Le processus de  sélection du prochain directeur a lieu cette semaine. Cinq candidats sont en lice.

«La première chose qu'on dit au nouveau chef, c'est d'arrêter de dire à l'hôtel de ville que tout va bien», a dit Yves Francoeur, qui affirme n'avoir aucune préférence quant au choix du nouveau chef. «Je veux un candidat qui va se tenir debout et qui va cesser d'imposer des décisions politiques décrochées de la réalité du terrain.»

François Landry, chef de service des ressources humaines et des relations de travail, a dit partager les préoccupations du syndicat et des policiers temporaires, rappelant cependant les «réalités budgétaires» et la «disponibilité de postes de travail».

«On vit un contexte budgétaire très exigeant, a dit François Landry. On est convaincu que les deux parties peuvent trouver une solution en discutant. Au lieu d'être ici, je devrais être assis à une table pour discuter avec les représentants de la Fraternité.»

Lundi, la direction du SPVM a proposé au syndicat d'embaucher 50 policiers temporaires et d'offrir un quatrième mandat temporaire de 1500 heures à 50 autres. En échange, toutefois, la Ville demandait l'aval du syndicat pour créer une brigade de commercialisation des services d'une cinquantaine de policiers.

«Cette offre ne règle en rien la question de la diminution des effectifs et celle de la qualité des services aux citoyens», a déploré Martin Desrochers, directeur des communications de la Fraternité.