La Société de transport de Montréal (STM) estime que le remplacement de l'ensemble de ses 765 voitures de métro coûtera globalement près de 4,8 milliards de dollars, en incluant les frais de financement, les taxes et la mise à niveau de ses ateliers, nécessaire pour l'entretien du nouveau matériel roulant. Pour l'instant, seulement 500 voitures ont été commandées. Mais l'acquisition des 265 voitures résiduelles sera quand même nécessaire à moyen terme.

Selon des informations financières qui circulaient encore à la STM il y a quelques semaines, avant que Québec ne demande à la société de reporter son appel d'offres, les coûts d'acquisition des 765 voitures qui étaient prévues - à un prix unitaire de 2,64 millions - ne représentent qu'un peu plus de 40% de la facture globale que se partageront Québec et la STM pour la prochaine génération de voitures du métro.

L'acquisition de nouvelles voitures de métro, en remplacement des MR-63 et MR-73 actuelles qui datent de 1966 et de 1976, va entraîner notamment une transformation en profondeur des ateliers pour l'entretien et la réparation de ce nouveau matériel roulant. La STM a prévu à ce titre une somme de 920 millions pour effectuer les changements aux installations actuelles.

D'autres coûts directs sont associés à l'acquisition des nouvelles voitures, tels que l'outillage spécialisé (45 millions), créé sur mesure, et un important inventaire de pièces de rechange (71 millions) pour le parc d'équipements neufs. De plus, un peu comme les «options» qui viennent avec l'achat d'une voiture neuve, certaines exigences particulières de la STM, pour ses nouvelles MR-08, entraînent des débours additionnels estimés à 13 millions.

Selon les informations obtenues par La Presse, la STM prévoyait aussi des frais de gestion de 300 millions pour son Bureau de projet qui surveille et coordonne les travaux d'ingénierie et de montage des nouvelles voitures, et qui effectue la liaison entre la STM et son fournisseur.

La STM a aussi prévu de verser environ 325 millions en TVQ non remboursable pour l'ensemble du contrat.

«Gestion du risque»

En plus de ces coûts directs et indirects, la STM devra aussi réserver des sommes importantes reliées à la «gestion de risque», qui prennent en compte un grand nombre de variantes financières qui pourraient influencer les coûts globaux de ce contrat, qui durera plusieurs années. Selon nos informations, ces coûts de financement totalisent 1,1 milliard pour la durée du contrat.

Ces provisions couvrent ainsi l'indexation des coûts, et les fluctuations de devises pouvant survenir en cours de réalisation, en plus des frais de financement. Une provision pour imprévus de près de 220 millions a aussi été comptabilisée par la STM.

Ces prévisions budgétaires de la STM avaient été établies dans le cadre d'un appel d'offres international pour 765 voitures. La décision de Québec d'accorder un contrat gré à gré au consortium Bombardier-Alstom pour 500 voitures entraînera une révision de ces chiffres.

De plus, les coûts mentionnés ci-haut n'incluent pas la facture additionnelle liée aux 288 voitures supplémentaires qui seront nécessaires à la STM si Québec autorise les prolongements du réseau du métro annoncés l'an dernier sur les lignes 2 (Saint-Laurent et Laval), 4 (Longueuil) et 5 (est de Montréal).