Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, quittera son siège au comité exécutif de la Ville si la nouvelle mouture du projet de réaménagement de l'échangeur Turcot, qui doit être dévoilée bientôt, ne répond pas à ses attentes.

Lors du conseil général du parti samedi, il a confirmé avoir fait part de son intention aux membres du comité exécutif il y a deux mois. «Ma démission est sur la table», a-t-il déclaré. Chef de la deuxième opposition à l'hôtel de ville, Richard Bergeron est le responsable de l'urbanisme au comité exécutif. Il est le seul représentant de Projet Montréal à y siéger.

«La dernière version du projet présentée par le ministère des Transports du Québec est inacceptable, dénonce-t-il. Si la nouvelle version ne rencontre pas suffisamment les attentes de la Ville de Montréal et que le comité exécutif l'approuve, je n'ai plus d'affaires là.» Selon Richard Bergeron, le ministère des Transports du Québec (MTQ) devrait présenter «très prochainement» aux élus montréalais sa nouvelle mouture du projet. Une information que confirme l'attaché de presse de Gérald Tremblay, Bernard Larin.

En avril dernier, la Ville de Montréal a proposé au gouvernement un projet de réaménagement de l'échangeur Turcot. Ce projet se voulait une solution de rechange à celui du MTQ, qui a suscité plusieurs critiques depuis 2007. Évaluant le projet de la Ville à près de 6 milliards, le Ministère l'a rejeté, l'estimant trop coûteux.

Les trois formations politiques montréalaises sont d'accord. Le projet, présenté sous la forme d'un échangeur circulaire, doit intégrer le transport en commun, limiter les expropriations et être construit sur des piliers plutôt que sur des remblais comme l'exige Québec.

Richard Bergeron estime que le projet de la Ville est «un minimum» et il pose comme exigence la réduction de la capacité de l'axe est-ouest de l'échangeur. «L'axe est-ouest est un axe domicile-travail, explique-t-il. Il faut en diminuer la capacité tout en développant le transport en commun.» Il exige aussi que la maximisation du développement du secteur de la falaise Saint-Jacques, située près de l'échangeur.

Le chef de Projet Montréal dit ne pas craindre que son éventuel départ du comité exécutif nuise au pouvoir politique de son parti. «Nous avons démontré que nous sommes capables de nous faire entendre, expose-t-il. Par exemple, le nombre de visionnements qu'a eu notre vidéo sur la climatisation dans le métro n'a rien à voir avec ma participation au comité exécutif.»

Bilan de la première année

Il a par ailleurs dressé un bilan positif de la première année du mandat 2009-2013 de Projet Montréal, qui compte 14 élus. «C'est nous qui avons fait l'actualité politique, remarque-t-il. Sur beaucoup de dossiers, c'est l'administration qui était approchée en réaction à nos idées alors qu'habituellement c'est l'inverse.»

Le chef appelle cependant les élus de sa formation à un peu moins de cabotinage lors des séances du conseil municipal. «On est les seuls à faire rire lors du conseil. Mais il ne faut pas pousser le genre trop loin.»