Un budget «sans vision», «sans imagination» et qui prévoit des hausses de taxes uniquement «pour nourrir la machine»: les partis de l'opposition à l'hôtel de ville ont dénoncé sans ménagement le budget 2011 dévoilé hier par l'administration du maire Gérald Tremblay.

Autant Louise Harel que Richard Bergeron ont tenu à rappeler que, en deux ans, le fardeau fiscal des Montréalais avait crû de plus de 10%. «C'est un rythme démesuré, complètement fou, qui donne le sentiment que toutes les couches s'ajoutent, tant au niveau des arrondissements que de la ville centre, mais qu'il n'y a jamais de décapage», a accusé la chef de Vision Montréal, Louise Harel.

Elle rappelle que, en 2010, les Montréalais ont vu leur fardeau fiscal augmenter de 6%, à quoi il faut ajouter la hausse de 4,3% prévue pour 2011. Selon elle, non seulement c'est trop, mais l'administration Tremblay ne semble pas disposée à réduire la cadence.

«Il faut avoir un débat sur l'organisation optimale des services. Ça pourrait exiger des mises en commun entre arrondissements, une rationalisation à cet égard, a-t-elle avancé. Mais on sait à quel point le maire est sous l'influence d'un caucus récalcitrant.»

Vision Montréal entend d'ailleurs présenter une motion demandant une consultation publique sur le «gaspillage» dans l'appareil municipal à la prochaine réunion du conseil.

Le chef de Projet Montréal a quant à lui déploré le fait que le budget ne contienne pas de projet «un tant soit peu enthousiasmant». «Il faut avoir un projet urbain, il faut avoir une ambition pour Montréal, il faut avoir une direction de développement, a dit Richard Bergeron. Voilà ce qui manque. Il n'y a pas de direction dans ce budget. En fait, je n'ai jamais vu de direction dans les budgets de Gérald Tremblay.»

Même l'annonce d'investissements de 143 millions en trois ans pour la mise en place d'un tramway ne l'a pas convaincu. «Une opération tramway, ça commence avec au moins 1 milliard, a-t-il dit. Un investissement de 143 millions, ça ne paye même pas un garage.»

Richard Bergeron affirme que, lorsqu'il était membre du comité exécutif, il a offert des pistes de solution pour 2011, mais qu'aucune n'a été retenue.