Engagés depuis plus d'un mois dans une guerre verbale par médias interposés, les commerçants et les élus du Plateau-Mont-Royal ont officiellement enterré la hache de guerre cet après-midi. Le maire Luc Ferrandez a accepté de soumettre à une consultation publique son projet de parcojours, étalera sur deux ans les hausses de tarifs de 1$ des parcomètres et rejette l'idée d'imposer une taxe spéciale.

En contrepartie, les élus du Plateau, contrôlé par le parti Projet Montréal, ont obtenu de la Ville 100% des nouveaux revenus générés par l'implantation de quelque 600 parcomètres. On s'attend à recevoir, à terme, plus de quatre millions de dollars. Les commerçants, eux, recevront de la ville centre plus de deux millions qui seront réinvestis dans la revitalisation des artères commerciales.

«Dans un affrontement, il faut faire des compromis et c'est ce que nous avons fait, a déclaré Michel Depatie, porte-parole du regroupement des trois sociétés de développement commercial du Plateau. C'est une entente réaliste; les petits commerçants ont enfin l'impression d'avoir été écoutés.»

M. Depatie a tenu à remercier le maire Gérald Tremblay «pour son leadership», ainsi que le maire Ferrandez «qui a su montrer de la souplesse». Celui-ci, dans un point de presse quelques minutes plus tard, s'est dit satisfait de cette entente. «Je n'arrive pas à dire que nous avons gagné, ce sont les résidants du Plateau qui ont gagné.»

Il a reconnu avoir commis «une erreur de communication» quand il a expliqué son plan de stationnement, surtout quand il a décrit dans le détail les lieux et le nombre de places de stationnement qui seraient enlevées.

Quant au report sine die de l'implantation des parcojours, ces espaces de stationnements dans les rues résidentielles pour lesquelles on aurait vendu des vignettes à la journée, il n'a guère semblé le déranger. «C'est un concept, c'est loin d'être une réalité.»

Les parcojours feront l'objet d'une consultation auprès des résidants et des commerçants de l'arrondissement. On a en outre abandonné l'idée de prolonger jusqu'à une heure du matin les heures des parcomètres sur un segment du boulevard Saint-Laurent, une initiative très mal accueillie par les commerçants.