Dans le but de renforcer Bixi sur la scène internationale, Montréal a pris hier le guidon de l'entreprise à but non lucratif qui en est responsable. Désormais, la Société de vélos en libre-service ne relèvera plus de Stationnement de Montréal, mais plutôt du comité exécutif de la Ville.

Les élus montréalais qui font partie du comité exécutif pourront nommer le directeur général de la Société, les membres et le président de son conseil d'administration. Ils devront de plus entériner le budget annuel de Bixi, son plan d'affaires triennal ainsi que ses états financiers. En échange, la dette de Bixi, qui s'élève à quelque 25 millions, sera désormais garantie par Montréal.

La nouvelle entente a été approuvée hier lors d'une réunion extraordinaire du comité exécutif. Le dossier est maintenant entre les mains du ministre des Affaires municipales, qui doit donner le feu vert.

Ces changements sont rendus nécessaires par la place qu'a prise Bixi sur la scène internationale, a-t-on expliqué hier tant à la Ville qu'à la Société. «À l'étranger, quand les clients font affaire avec Bixi, c'est beaucoup plus rassurant de faire affaire avec un organisme qui est très près de la Ville de Montréal», a avancé la responsable des transports au comité exécutif de la Ville, Manon Barbe.

En 2010, Bixi a vendu son système à plusieurs villes étrangères, dont Londres, Melbourne et Washington. Un peu plus de 9000 des emblématiques montures d'aluminium roulent aujourd'hui dans d'autres villes que Montréal.

Selon le président du conseil de la SVLS, Roger Plamondon, ce rapprochement entre Montréal et la Société va aider dans la concurrence féroce qui s'annonce pour décrocher le contrat de New York. La ville américaine a annoncé récemment son intention de se doter d'un système de vélos en libre-service. Bixi va d'ailleurs participer à une réunion technique à ce sujet demain à New York.

«Une plus grande transparence»

L'annonce d'hier survient quelques mois après que La Presse eut dévoilé l'intérêt du vérificateur général de Montréal pour la SVLS. Celui-ci s'intéressait notamment au montage financier derrière Bixi.

La SVLS relève depuis ses débuts de Stationnement de Montréal, qui relève elle-même de la chambre de commerce de Montréal. Tout en restant indépendante, elle va désormais rendre des comptes à Montréal. Cela assurera «une plus grande transparence», peut-on lire dans le communiqué que la Société a diffusé hier.

«Je crois que ça vient encadrer la gouvernance de la Société. Donc ça devrait répondre aux choses que pourrait avoir notées le vérificateur général, a avancé M. Plamondon. On a collaboré avec lui et là, on attend son rapport.»

Bixi a par ailleurs fait hier le bilan de sa deuxième saison, au cours de laquelle le nombre de membres est passé de 10 000 à près de 30 000. L'avenir financier de l'entreprise s'annonce bien, a fait valoir Roger Plamondon. Celui-ci envisage un profit d'un peu plus de 1 million en 2010 pour la SVLS. La dette de Bixi, une avance que Montréal a faite pour lancer le système, pourra être remboursée plus vite que prévu: en 12 ans au lieu des 15 d'abord estimés.