Sans tambour ni trompette, la Ville de Montréal s'apprête à se porter garante d'une somme de 44 millions de dollars auprès de BIXI. Non seulement va-t-elle garantir sa dette et une marge de crédit, mais elle va aussi offrir des garanties aux villes clientes à l'international.

La décision de Montréal de s'engager davantage auprès de la Société de vélo en libre-service (SVLS) a été annoncée lundi dernier. Un bref communiqué a expliqué que l'engagement de Montréal était rendu nécessaire par le rôle grandissant de BIXI dans le monde. En 2010, BIXI a vendu son système à plusieurs villes étrangères, dont Londres, Melbourne et Washington. Le communiqué ne faisait toutefois aucune mention des sommes en jeu.

Dans un document qui détaille la décision du comité exécutif de la Ville, on constate que le total des garanties est toutefois salé. La plus importante partie de la somme garantie revient à la dette de BIXI: 25 millions de dollars. Elle a été engagée pour lancer le système de vélos en libre-service à l'été 2009.

Montréal va aussi garantir 14 millions pour une marge de crédit «d'opération». Elle pourra servir lorsque BIXI obtient un contrat à l'étranger et doit acquérir des pièces et payer ses fournisseurs.

Finalement, une marge de crédit de 5 millions servant de caution aux villes internationales va aussi être garantie par Montréal. «C'est une police d'assurance offerte aux villes acheteuses, au cas où il y aurait des problèmes au moment de la livraison ou de l'installation, explique Robert Lamontagne, directeur des finances et trésorier de Montréal. À Londres, par exemple, on a exigé que BIXI mette de côté 1,5 million jusqu'à ce que la livraison soit faite et l'installation conforme.»

Cette garantie pouvant atteindre 44 millions est jugée prudente par le comité exécutif. Les documents fournis par BIXI «montrent une situation financière satisfaisante, ce qui diminuerait les risques pour la Ville». De toute façon, Montréal espère un jour pouvoir bénéficier des profits de la SVLS, qui tardent à venir. Depuis son lancement, BIXI a toujours été déficitaire.

En échange de cet engagement financier, qui doit être approuvé par Québec, le comité exécutif aura son mot à dire dans les affaires de BIXI. Montréal pourra maintenant nommer le directeur général de la Société, les membres et le président de son conseil d'administration. «Ce mode de fonctionnement assurera la plus grande transparence et la reddition de comptes de la SVLS», indique le communiqué publié lundi dernier.