Malgré l'opposition à l'hôtel de ville, Montréal a déclaré le projet de réfection de l'échangeur Turcot conforme à son schéma d'aménagement, mardi matin.

Québec avait exigé que cette étape, essentiellement technique, soit franchie avant le 19 mars. Or, Montréal et les 81 municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal sont actuellement en pleine préparation du nouveau schéma d'aménagement pour les prochaines décennies. Il devrait être adopté le 20 avril prochain. Le schéma d'aménagement actuel date de 1987.

En point de presse, en matinée, la chef de Vision Montréal, Louise Harel, avait demandé à l'administration Tremblay de repousser d'un mois l'avis de conformité demandé par Québec. «Il y a de la précipitation dans l'air pour se faufiler entre deux schémas d'aménagement», estime Mme Harel.

»Défendre les Montréalais»

Farouchement opposé aux derniers plans de réfection de l'échangeur Turcot, présentés le 9 novembre dernier, le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, croit que «Gérald Tremblay doit mettre ses culottes et défendre les Montréalais».

«Le maire pourrait utiliser le nouveau schéma d'aménagement pour forcer le ministère des Transports à respecter les besoins des Montréalais, a déclaré M. Dorais, élu sous la bannière de Vision Montréal. En ne le faisant pas, en précipitant les choses, on discrédite d'avance ce nouveau schéma.»

Selon les premières données, issues notamment d'une présentation qu'avait faite le maire Tremblay devant l'Institut de politiques alternatives de Montréal le 3 décembre 2010, le nouveau schéma d'aménagement fera des transports collectifs et de la baisse des émissions des gaz à effet de serre des priorités.

Au conseil municipal, mardi matin, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a par ailleurs noté que le vieux schéma d'aménagement de 1987 insistait déjà sur l'importance des transports en commun. Le projet Turcot actuel ne respecterait même pas cette orientation qui date de 23 ans, estime-t-il. «Même en 1987, on était plus clairvoyant que l'administration actuelle», a-t-il lancé.

«Un bon compromis», dit le maire

Le maire Tremblay a assuré que le projet Turcot représente «un bon compromis pour les Montréalais». Il a nié qu'il ait été imposé par Québec. «Nous avons accompagné le gouvernement dans ce projet. Il n'est pas question de mettre en place encore des mesures dilatoires.»

Majoritaire au conseil, le parti du maire, Union Montréal, a voté en fin de matinée pour l'émission de l'avis de conformité. Les conseillers des deux partis de l'opposition ont voté contre, tandis que le nouveau conseiller indépendant Pierre Gagné, maire de l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, s'est rallié au maire Tremblay.