Le Regroupement économique et social du Sud-Ouest (RESO) estime que la version définitive du projet de reconstruction de l'échangeur Turcot, présentée en novembre dernier, n'apporte «aucune amélioration significative» par rapport au concept précédent pour la population qui devra vivre dans sa périphérie.

À certains égards, affirme le directeur général de l'organisme, Pierre Morrissette, le nouvel échangeur de 3 milliards que Québec propose pourrait même avoir des répercussions encore pires, sur le plan local, que l'échangeur original, inauguré en 1967.

Plus grand que l'échangeur actuel où circulent près de 300 000 véhicules par jour, le projet permettra encore davantage de circulation automobile et impose plusieurs obstacles infranchissables pour les résidants, selon les conclusions de l'analyse détaillée réalisée par le RESO, au cours des deux derniers mois.

«Nous étions plusieurs à vouloir croire que le projet était amélioré, a déclaré M. Morrissette à La Presse. Nous avons pris le temps de le regarder, sous tous ses aspects, et nous sommes en définitive très déçus. On ne trouve rien dans ce projet qui améliore la situation des quartiers du Sud-Ouest malgré des budgets plus élevés de 1,5 milliard.»

M. Morrissette fait remarquer qu'en ajoutant le projet de navette ferroviaire entre le centre-ville et l'aéroport Montréal-Trudeau, c'est presque 4 milliards qui seront investis dans des infrastructures de transport qui traversent le Sud-Ouest, sans qu'on apporte quoi que ce soit d'intéressant sur le plan local.

«L'idée qu'on puisse investir autant d'argent sans que la population locale bénéficie d'une amélioration quelconque de son cadre de vie apparaît un peu absurde», dit M. Morrisette.

Ouverture appréciée

Le RESO estime ainsi que la proposition du ministère des Transports du Québec de créer un quartier résidentiel aux abords du canal de Lachine, après les travaux de reconstruction de l'échangeur, risquerait de faire plus de tort que de bien au sud-ouest de Montréal, en nuisant à la croissance d'entreprises qui sont déjà installées dans ce même secteur.

L'organisme tient toutefois à saluer l'ouverture manifestée par le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, à l'égard des préoccupations des groupes locaux. Le RESO s'est ainsi joint à un comité de vigilance composé d'une dizaine d'organismes pour dialoguer avec le MTQ avant la mise en chantier du nouvel échangeur, prévue en 2012.

Les travaux de reconstruction du plus grand échangeur autoroutier de la province devraient durer sept ans.