La Ville est au courant de l'état des appartements du 3400, rue Linton, dans Côte-des-Neiges, assure le maire de l'arrondissement, Michael Appelbaum, et le dossier suit son cours. «Il y a des lois et des règlements que nous devons suivre, et le propriétaire a le mandat de réparer le problème. C'est ce qu'il a commencé à faire. Il nous a donné des reçus et un rapport, que nous avons rejetés ensuite», a-t-il dit lors d'un point de presse organisé devant l'immeuble.

Hier, La Presse a révélé que des locataires continuent de vivre dans un immeuble que la Direction de santé publique (DSP) a pourtant qualifié d'insalubre dans un rapport écrit il y a trois mois. En dépit des nombreux avis de non-conformité qui lui ont été adressés, le propriétaire n'a pas fait les travaux qui s'imposent et n'a reçu aucune contravention.

«Je peux vous dire que j'ai été choqué en lisant le journal, hier (mardi)», a soutenu M. Applebaum, aussi responsable du dossier de l'habitation à la Ville de Montréal. Il était pourtant au courant de la situation. Les services de la Ville ont bien reçu le rapport de la DSP à l'automne. Le propriétaire a fait ensuite son expertise et quelques travaux, malheureusement très insuffisants, selon la DSP, qui en a informé l'arrondissement au début du mois de février.

La Ville a même offert aux locataires de l'un des 29 logements de les reloger, lundi, en attendant qu'ils puissent emménager dans un HLM, en mai. «Dans les prochains jours, le service des inspections va retourner sur les lieux pour faire des visites dans toute la bâtisse et rencontrer les locataires», a poursuivi M. Applebaum. Il concède que certains locataires vivent dans des conditions inacceptables, mais il soutient que la Ville est limitée dans son action par les lois et règlements.

L'argument ne convainc pas Louise Harel, chef de l'opposition officielle: «C'est honteux! a-t-elle dit. L'arrondissement a le pouvoir de faire intervenir ses services pour faire les travaux et envoyer ensuite la facture au propriétaire. C'est la responsabilité de M. Applebaum de changer ce processus qui prend trop de temps.»

Le 3400, rue Linton n'est pas un cas isolé, regrette Claude Dagneau, coordonnateur de l'organisation d'éducation et d'information logement de Côte-des-Neiges. Selon lui, la quasi-totalité des immeubles locatifs visités par la DSP depuis trois ans n'ont toujours pas fait l'objet des travaux nécessaires.