Les opposants à un vaste projet de condos dans le Village olympique ont décidé d'abattre leurs dernières cartes et de s'adresser aux tribunaux.

Après avoir essayé pendant des mois de faire dérailler la construction de 1400 appartements à côté des pyramides olympiques, des voisins vont demander à la cour une injonction interlocutoire contre la Ville de Montréal. Ils estiment que la Ville a octroyé illégalement le permis au promoteur du projet Cité Nature, le groupe Elad.

«Nous avons fait des recherches et tous les documents sont formels: les condos ont été bâtis sur un parc, affirme Jacques Dagenais, du Collectif pour la protection du patrimoine olympique (CPPO). Or, à aucun moment le zonage n'a été changé pour permettre la construction d'immeubles.»

Le CPPO et deux groupes de résidants du secteur ont donc réussi à amasser les sommes nécessaires pour engager un avocat. La cour devrait entendre la cause au début du mois de mars. Les opposants espèrent faire avorter la construction de la phase II du projet, et forcer la démolition de la phase I, qui est presque complétée. «Il y a des précédents au Québec», dit M. Dagenais.

L'approche juridique est empruntée alors que toutes les avenues politiques ont échoué pour les opposants. L'administration de l'ancien maire de l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, André Lavallée, avait donné son accord au projet Cité Nature. Puis juste avant les dernières élections, Vision Montréal et Projet Montréal s'étaient opposés au projet.

La nouvelle équipe en poste dans l'arrondissement depuis novembre 2009, dominée par Vision Montréal, n'a toutefois jamais réussi à trouver de faille légale dans le projet du promoteur. Même s'ils y étaient opposés par principe, les élus ont donc dû se résigner à voir le projet se réaliser.

Rappelons par ailleurs que la chef de Vision Montréal, Louise Harel, a réservé un appartement dans la deuxième phase de la Cité Nature. Cette information, divulguée à l'été 2010 par La Presse, avait soulevé un tollé. Son parti avait en effet dénoncé à plusieurs reprises l'absence de consultation publique et le peu de logements sociaux à Cité Nature.