L'administration Tremblay cache dans les méandres du budget de la Ville 36 employés qui font en fait du travail partisan, accuse Richard Bergeron, chef de la deuxième opposition à Montréal. En coupant dans le gras, on pourrait facilement économiser 2 millions, ce dont se défend l'équipe du maire, qui soutient n'avoir que sept employés qui s'occupent d'affaires partisanes.



En point de presse mardi après-midi, Richard Bergeron a fait le décompte de ces 36 employés qu'il incluait dans son calcul. Ce sont 12 attachés politiques ou membres du personnel de direction, 3 personnes qui travaillent à la correspondance du maire, 3 réceptionnistes qui prennent les appels du maire, 4 personnes aux communications et 14 secrétaires. Ce personnel travaille en surplus, dénonce Richard Bergeron, du personnel dont peuvent bénéficier les élus du maire dans leur arrondissement respectif et en surplus «de tous les experts et fonctionnaires auxquels a accès tout membre du comité exécutif».

Le parti de Louise Harel peut compter sur le soutien de deux employés effectuant des tâches politiques, et l'équipe de Richard Bergeron, sur une personne.

Richard Bergeron n'en réclame pas davantage pour lui-même et il reconnaît que l'administration d'une ville nécessite une masse critique d'employés. Cela étant dit, même pour ce qui est des 14 secrétaires, il ne comprend pas. «Deux membres du comité exécutif ne peuvent-ils pas se partager une même secrétaire?»

Surtout, M. Bergeron réclame plus de clarté et veut que le personnel politique soit clairement identifié comme tel dans les budgets. Il a donné l'exemple d'une employée qui, dans un organigramme contenu au budget, figurait à la direction du greffe, tandis qu'elle est identifiée dans des procès-verbaux comme faisant partie du cabinet du maire et du comité exécutif.

Le salaire d'un employé qu'il a lui-même embauché à des fins partisanes se trouve tout autant assimilé à un fonctionnaire dans le budget, une façon de faire qui, selon M. Bergeron, manque de transparence.

«Si on fait une dépense, qu'on l'assume! Si on n'est pas prêt à l'assumer, il faut se poser des questions sur la légitimité de cette dépense.»

Au total, calcule M. Bergeron, le cabinet du maire a dépensé 5 millions en 2010 en dépenses et soutien aux élus.

Applebaum discrédite Bergeron

Michael Applebaum, vice-président au comité exécutif, a donné la réplique à Richard Bergeron au nom de l'administration Tremblay. Pour lui, Richard Bergeron ne fait que multiplier les sorties publiques futiles ces derniers temps parce qu'il est en mal d'attention depuis qu'il n'est plus au comité exécutif. Il cherche simplement «à avoir sa face dans les journaux», a dit M. Applebaum.

Il a dit que cela prend du monde pour administrer Montréal et son budget de 4,2 milliards. Le salaire des sept membres du «personnel politique» (partisan) rattachés à sa formation - directeur de cabinet, son adjoint, le directeur des communications, trois attachés de presse et le coordonnateur des communications - est inclus dans le budget du cabinet du maire.

À ces 7 personnes s'ajoutent 42 personnes qui effectuent des tâches administratives pour le maire ou le comité exécutif«et qui ne font pas de travail politique», a dit M. Applebaum, ajoutant que leurs salaires figurent dans le budget parmi ceux des fonctionnaires.