À compter de l'automne prochain, les étudiants inscrits à l'Université de Montréal seront systématiquement abonnés aux services de métro et d'autobus de la Société de transport de Montréal (STM), et ce, qu'ils les utilisent ou non.



La STM, l'Université de Montréal (UdeM) et la Fédération des associations étudiantes de l'Université (FAECUM) ont annoncé lundi la création du titre de transport CAMPUS, exclusif à l'UdeM, en vertu d'une entente tripartite qu'elles ont mis trois ans à négocier. Le titre sera obligatoire pour les étudiants qui fréquenteront l'UdeM aux trimestres de l'automne et de l'hiver prochains, à titre de projet-pilote.

Seuls les étudiants qui habitent à Montréal sont touchés par cette entente puisque les titres de transport de la STM ne peuvent pas être utilisés dans les villes de banlieue.

Le coût de 154$ du titre CAMPUS sera ajouté à la facture des frais afférents au moment de l'inscription. Le titre sera valable pour les quatre mois du semestre universitaire.

Pour les étudiants de 25 ans et moins, le titre CAMPUS représentera une économie de 10$ en quatre mois par rapport au coût du titre mensuel à tarif réduit, qui coûte 41$ en ce moment. Il représentera toutefois une aubaine considérable pour les étudiants de plus de 25 ans, qui n'ont pas droit au tarif réduit de la STM même s'ils sont étudiants à temps plein. Environ 25% des étudiants de l'Université de Montréal paient le plein tarif de 72,75$ par mois. La carte CAMPUS représentera pour eux une économie de 137$, ou un rabais de 47%, par rapport au coût de quatre titres mensuels à plein tarif.

Par contre, pour les étudiants qui n'utilisent pas les transports en commun (un étudiant sur sept), le titre CAMPUS risque d'être perçu comme une augmentation déguisée du coût d'inscription.

Poursuite judiciaire à Ottawa

Cette particularité du titre CAMPUS est similaire à celle du titre U-PASS, créé par les universités d'Ottawa et de Carleton avec la société de transports OC Transpo.

Depuis sa création, il y a un an, le caractère obligatoire de l'adhésion suscite des critiques de la part de nombreux étudiants. Certains d'entre eux ont d'ailleurs intenté une poursuite judiciaire contre leur association étudiante, en janvier dernier.

À Montréal, les étudiants qui vivent dans des secteurs où les services de transports en commun sont moins fréquents ou moins rapides qu'ailleurs de même que les milliers d'étudiants qui vivent près du campus risquent également de protester.

Mais selon le secrétaire général de la FAECUM, Marc-André Ross, ces étudiants bénéficieront tout de même d'une réduction à l'achat des titres de transport. La dépense mensuelle équivaudra à un peu plus de six allers-retours au tarif de base de la STM, et ils pourront se déplacer partout où ils le souhaitent à Montréal.

M. Ross a indiqué lundi que les comités de direction des associations étudiantes avaient approuvé à l'unanimité le projet-pilote. Dans un référendum organisé par la FAECUM, les étudiants ont donné leur accord à la création du titre CAMPUS dans une proportion de 80%. Le taux de participation à ce référendum a toutefois été de seulement 20%.

Pour sa part, le président de la STM, Michel Labrecque, s'est réjoui de cette entente, qui ne coûtera rien à la société de transports et qui permettra de fidéliser une clientèle qui dispose, en règle générale, de très bons services de transports collectifs.