L'Agence métropolitaine de transport (AMT) projette de doubler la longueur des voies réservées aux autobus sur le réseau routier de la région de Montréal, d'ici à 2020, dans le cadre d'un nouveau plan stratégique de 10 ans, qui sera présenté ce soir en consultations publiques.

Le plan de l'AMT prévoit que le réseau de trains de banlieue entrera, pour sa part, dans une phase de consolidation. Des gares seront rénovées, agrandies ou ajoutées sur les lignes existantes, des voies ferrées vont être doublées et des portions de réseau seront équipées d'une nouvelle signalisation ferroviaire.

Par contre, les projets de prolongement des services vers Laprairie et Saint-Jean-sur-Richelieu, en banlieue sud de Montréal, ne figurent plus dans les plans de l'AMT, à court et moyen terme. Pas plus que l'ajout d'une «antenne» au projet du train de l'Est, pour desservir L'Assomption, à l'est de l'île de Montréal.

Pour augmenter sa clientèle, explique Michel Veilleux, vice-président de la planification et de l'innovation à l'AMT, l'agence va donner la priorité à «une amélioration des services existants», dans une démarche centrée sur les besoins de l'usager, en rendant l'expérience des transports en commun plus «relaxante».

L'AMT souhaite ainsi simplifier les grilles de tarifs, uniformiser l'affichage aux usagers entre les sociétés de transport, améliorer la synchronisation entre les divers réseaux, et fournir aux usagers une information en temps réel sur les retards et les pannes de service, «partout et en tout temps».

En ce sens, affirme le président de l'AMT, Joël Gauthier, l'agence propose «un plan stratégique complet, qui s'assure que tous les aspects du transport sont pris en compte. On voulait éviter que ça devienne un plan d'infrastructures comme nos plans passés».

Les orientations privilégiées par l'agence gouvernementale dans son plan stratégique découlent d'un long processus d'information, entrepris il y a près d'un an auprès de ses partenaires municipaux et de sa clientèle. Un sondage, auquel ont répondu 3000 personnes, a aussi permis de cerner les préoccupations et les critiques des usagers envers des services jugés de qualité inégale, d'un réseau à l'autre. Au cours des prochaines semaines, le plan stratégique sera présenté au public dans le cadre d'une série de séances publiques qui commencent ce soir, à Montréal.

Le plan final devrait être présenté à la fin de l'été.

L'AMT ratisse large pour améliorer la qualité des services offerts dans ses réseaux de trains et d'autobus. Son plan reste toutefois préliminaire. Les moyens financiers qui seront requis pour mettre en oeuvre les mesures prévues à ce plan ne sont pas encore connus. Les sources de financement non plus.

Demandes des banlieues

L'AMT prévoit entre autres «un réseau de voies réservées métropolitaines qui sera deux fois plus développé qu'en 2011». Elle répond ainsi aux demandes maintes fois répétées des municipalités situées dans les couronnes de banlieue, où les modes de transport lourds comme le métro et les trains de banlieue sont moins accessibles.

Présentement, les services d'autobus ont accès à des voies réservées ou à des mesures préférentielles sur environ 87 kilomètres d'autoroutes et d'artères municipales, dans l'ensemble du territoire métropolitain. Ces couloirs privilégiés ne sont toutefois pas continus, et les autobus sont régulièrement coincés dans la même congestion routière que les automobilistes.

L'AMT a donc ciblé «une série de corridors» sur les autoroutes 13 et 40, entre autres, sur la route 116 en Montérégie, et dans de nombreux axes majeurs du réseau routier où la congestion routière est importante, et où les mesures pour favoriser les transports en commun sont pratiquement inexistantes.

Le plan ne propose toutefois pas de projets précis dans ces «corridors». L'AMT souhaite plutôt la création de «comités d'axes» afin de déterminer avec les municipalités et les transporteurs locaux comment améliorer les dessertes locales, et réduire les temps de déplacement pour les usagers.