Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, vient de nommer deux enquêteurs pour examiner l'ensemble des contrats accordés par le vérificateur général de la Ville de Montréal, Jacques Bergeron.

«Au cours des dernières semaines, des doutes ont été publiquement soulevés sur la gestion administrative du vérificateur général de la Ville de Montréal», indique le sous-ministre Marc Lacroix, dans une lettre adressée vendredi à Claude Dauphin, président du conseil de la Ville.

De mars 2010 à la fin janvier 2011, le contrôleur général de la Ville, Pierre Reid, a ouvert et lu des centaines de courriels de Jacques Bergeron. Lorsque le vérificateur s'en est aperçu, il a alerté le maire et demandé que cesse cet espionnage.

M. Reid a justifié son opération dans un document de deux pages. Il affirmait notamment que M. Bergeron avait scindé des contrats, en violation de la Loi des cités et villes. Il indiquait aussi que le vérificateur avait accordé un contrat de traduction à une firme appartenant à sa belle-soeur.

Le maire Tremblay et les conseillers membres de son parti ont demandé au ministre Laurent Lessard de faire enquête. Ce dernier a critiqué les méthodes employées par M. Reid, mais il a accepté d'examiner les contrats attribués par le vérificateur.

«La vérification portera sur l'ensemble des contrats qui ont été octroyés par le vérificateur général ou à sa demande au cours de la période du 3 juin 2009 jusqu'à aujourd'hui», écrit le sous-ministre Marc Lacroix.

Cette enquête sera menée par Mme Reney Cromp et Brigitte Carignan, du Service de l'information financière et de la vérification du Ministère.

De son côté, M. Bergeron a déposé une poursuite à la Cour supérieure pour faire déclarer illégale l'enquête que le contrôleur Pierre Reid et ses employés ont menée à son sujet.