Après l'opposition il y a quelques jours, au tour de Monsieur et madame Tout-le-monde de réclamer le départ de Gérald Tremblay. Quatre Montréalais en ayant ras le bol des scandales qui secouent l'administration municipale ont décidé d'agir: ils ont créé un blogue dans l'espoir de rallier d'autres citoyens à leur cause.

«On a mis notre indignation en commun», explique l'un des instigateurs du mouvement citoyen, qui a préféré garder l'anonymat, en entrevue à La Presse. C'est ainsi qu'est né le blogue «Dégage, Tremblay!», nommé en clin d'oeil aux bouleversements dans le monde arabe durant l'hiver.

«On a l'impression de vivre le jour de la marmotte pratiquement depuis 10 ans», poursuit le cofondateur du blogue. C'est toujours la même chose, déplore-t-il: des scandales sont mis au jour par les médias, le maire affirme ne pas être au courant, et puis on n'en parle plus. Jusqu'au prochain scandale.

La perspective que cet immobilisme se poursuive jusqu'aux prochaines élections municipales, en 2013, ne souriait guère aux quatre Montréalais déçus. Ils ont donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de solliciter la fibre citoyenne des habitants de la métropole: «On avait envie de faire bouger les choses.»

À terme, l'objectif serait la création d'une vraie pétition, au porte-à-porte, pour réclamer le départ du maire. En attendant, les internautes peuvent voter sur le blogue au moyen d'une «pétition virtuelle».

«L'objectif, c'est de voir combien de personnes on pourrait mobiliser: plusieurs dizaines, plusieurs centaines, ou encore plusieurs milliers?»

L'éditeur Michel Brûlé, qui veut se présenter à la mairie de Montréal en 2013, a lui aussi lancé il y a quelque temps une pétition qui demande la démission de Gérald Tremblay. À ce jour, il a récolté environ 2000 signatures, sur l'internet et sur papier.

S'engager

Selon les quatre Montréalais, l'indignation de l'opposition n'est plus suffisante: ce sont maintenant les citoyens qui doivent se faire entendre. «C'est bien que Louise Harel et Richard Bergeron montent au créneau chaque fois, mais au fond, ils sont minoritaires... Il faut que la population s'engage.»

Et eux, ces quatre Montréalais impliqués, qui sont-ils? Les deux hommes et les deux femmes dans la trentaine sont avant tout des amis, «réunis par le même ras-le-bol», qui vivent aux quatre coins de la ville, du Plateau à Mercier. Ils affirment travailler dans d'autres domaines que la politique et jurent ne pas avoir d'intentions cachées. «Lorsque Gérald Tremblay sera parti, que le meilleur gagne!» écrivent-ils sur leur site. Mais pourquoi rester dans l'ombre? «À terme, il faudra prendre la parole publiquement», concède le cofondateur du mouvement.

Du côté de la mairie, on répète que Gérald Tremblay est là pour rester. «Le maire a été clair: il ne démissionnera pas, a dit son attachée de presse, Joëlle Lachapelle. Il rappelle qu'il y aura des élections en 2013.»