Alors que Louise Harel a dénoncé lundi les mesures d'apaisement de la circulation mises en place par Luc Ferrandez dans le Plateau-Mont-Royal, Gérald Tremblay refuse d'en faire autant. Selon le maire de Montréal, même si les mesures ont entraîné des conséquences fâcheuses, il faut donner la chance au coureur.

«Il y a un projet-pilote présentement, c'est la phase 1, qui cause des inconvénients, et on en est conscients, a dit M. Tremblay mardi matin. Mais il faut faire un essai loyal, voir si c'est possible d'améliorer la situation tout en permettant une meilleure qualité de vie pour les gens qui habitent le Plateau.»

«Luc Ferrandez a toujours dit que c'était un projet-pilote. Il peut y avoir des ajustements. Ce qu'on demande, c'est un essai loyal d'une décision prise par un arrondissement dans l'intérêt des citoyens», a expliqué le maire en marge d'une conférence de presse à propos du Grand Prix de Montréal, qui aura lieu ce week-end.

Gérald Tremblay a rappelé que les arrondissements ont compétence sur les artères collectrices - comme l'avenue Christophe-Colomb. Le Plateau-Mont-Royal avait donc le droit d'en changer le sens de circulation comme il l'a fait il y a trois semaines, au sud du parc Laurier.

Le maire de l'arrondissement, Luc Ferrandez, espère ainsi réduire la circulation de transit dans le quartier. Selon lui, 8000 automobilistes empruntaient quotidiennement l'avenue Christophe-Colomb pour traverser le secteur. Il souhaite maintenant qu'ils se rabattent sur la rue Saint-Denis et l'avenue Papineau.

Pour l'instant, plusieurs ont plutôt choisi d'emprunter la paisible rue Chambord, où le nombre de voitures a pratiquement doublé depuis la mise en place des nouvelles mesures, passant de 1650 à 2500 par jour. Devant le mécontentement des résidants de la rue Chambord, Luc Ferrandez a promis de nouvelles mesures d'ici la mi-août, sans préciser lesquelles.

Centraliser ou pas

Le maire de Montréal et chef d'Union Montréal a aussi tenu à répondre à Louise Harel, qui l'avait accusé la veille de manquer de leadership dans ce dossier, lui qui n'avait pas encore fait connaître sa position jusqu'à mardi.

«Elle commence à dire n'importe quoi, a-t-il dit. Les mots de son vocabulaire, c'est «honteux» et «odieux». C'est tout ce qu'on entend, il n'y a jamais de solution constructive, il n'y a rien.»

Louise Harel a demandé lundi la mise en place d'un plan directeur de la circulation de transit pour toute la ville de Montréal. Selon elle, un arrondissement ne devrait plus pouvoir «mettre en place des mesures radicales», comme vient de le faire selon elle le Plateau.

«Si elle veut tout centraliser, il y aura une campagne électorale, a répondu Gérald Tremblay. À ce moment-là, elle se présentera comme à la dernière campagne avec une politique de centralisation. Je pense que les citoyens ont choisi. Ils veulent travailler avec des élus locaux qui sont responsables.»