La coalition Champlain en chantier est déçue de l'absence de toute mesure en faveur de la construction d'un nouveau pont entre la Rive-Sud et Montréal dans le budget du gouvernement conservateur présenté lundi, à Ottawa.

Dans un communiqué publié hier, le président de cette coalition, Me Martin Fortier, a suggéré qu'une portion du budget de 158 millions déjà annoncé pour la réfection du pont Champlain dans les trois prochaines années soit consacrée au démarrage d'un bureau de projet en vue de la construction d'un nouveau pont.

«Nous réitérons qu'étant donné l'urgence de la situation et les études alarmantes qui ont été rendues publiques au cours des dernières semaines, la seule solution possible consiste en la construction d'urgence d'un nouveau pont, et ce, avant la fin de la vie utile de l'actuel pont Champlain», affirme Me Fortier.

La coalition Champlain en chantier a été formée en mars dernier dans la foulée des révélations de La Presse sur l'état du pont Champlain. Deux rapports d'ingénierie déposés à Transports Canada en décembre 2010 ont conclu que le pont le plus fréquenté au Canada présentait des risques d'effondrement partiel, et recommandaient son remplacement dans les délais les plus rapides.

La conception et la construction d'un pont de cette envergure pourraient prendre jusqu'à 10 ans. Le pont Champlain est traversé chaque année par près de 60 millions de véhicules.

Invitation

Au moment de sa formation, en pleine campagne électorale, la Coalition a demandé que le gouvernement fédéral forme un bureau de projet et propose un échéancier réaliste pour le remplacement du pont Champlain avant le 23 juin.

Invité à commenter l'absence de budget pour le remplacement du pont, le ministre des Transports du Québec, Sam Hamad, n'a pas répondu aux appels de La Presse, hier. Son attaché de presse a souligné hier que M.Hamad s'est entretenu avec son nouvel homologue fédéral, M.Denis Lebel, et qu'il a demandé une rencontre pour discuter de dossiers communs aux deux gouvernements, dont celui du pont Champlain.

À ce jour, les autorités fédérales n'ont pas donné suite à l'invitation de M.Hamad de déléguer des représentants à un «Bureau des partenaires» créé par Québec, en avril, pour préparer le projet de remplacement.

Lors de la création de ce Bureau, M.Hamad avait affirmé que la question n'était plus de savoir «si» le remplacement du pont Champlain était nécessaire, mais «quand» il serait autorisé par le gouvernement fédéral.

La réponse à cette question demeure toujours en suspens.