Deux mois après la controverse qui a poussé le président du conseil municipal, Claude Dauphin, à se retirer, le maire Gérald Tremblay a désigné vendredi son successeur: Harout Chitilian, une recrue d'Union Montréal élue pour la première fois en 2009 dans l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville.

À 30 ans, M. Chitilian devient le plus jeune président de conseil de l'histoire de Montréal. Né au Liban de parents d'origine arménienne, il est arrivé dans la métropole à l'âge de 9 ans. Ingénieur de formation, il est conseiller associé au comité exécutif pour les dossiers jeunesse et développement économique. En entrevue pour le site Keghart.com, qui s'adresse à la communauté arménienne au Canada, il a expliqué peu après son élection que Montréal lui avait permis de préserver son identité culturelle. «Il est temps pour moi de redonner à Montréal tout en promouvant et représentant respectueusement la communauté arménienne à Montréal et au Canada», a-t-il déclaré.

Par communiqué, le maire Tremblay s'est dit enthousiasmé par la nomination de M. Chitilian. Le parti du maire, Union Montréal, détient la majorité au conseil municipal, avec 37 des 65 sièges.

Du côté de l'opposition, à Vision Montréal, on s'est dit déçu que l'élection de M. Chitilian ne se fasse pas par vote secret. Cette recommandation de la commission de la présidence a été acceptée par le comité exécutif, mais elle n'entrera en vigueur qu'en 2013. Le parti de Louise Harel envisage également la possibilité de proposer une autre candidature.

La conseillère Elsie Lefebvre, du parti de l'opposition Vision Montréal, conserve son poste de vice-présidente. C'est elle qui a assuré la présidence depuis le départ de Claude Dauphin, le 12 avril dernier. Celui-ci avait accepté de se retirer en attendant que le ministère des Affaires municipales tranche sur cette controverse qui a ébranlé l'hôtel de ville. On avait appris que les courriels de M. Dauphin, qui est également maire de l'arrondissement de Lachine, avaient été interceptés dans le cadre d'une enquête lancée par le contrôleur général, Pierre Reid. Ce dernier a été relevé de ses fonctions et Québec a annoncé le lendemain le déclenchement d'une enquête de l'Unité permanente anticorruption.