Le Melbourne Bike Share célèbrera son premier anniversaire dans 10 jours, et rares sont ceux qui jubilent dans la deuxième ville d'Australie. L'expérience du vélo-partage là-bas est une catastrophe.

Même les plus fervents défenseurs du transport en bicyclette l'admettent, le projet est un flop.

«Je ne dirais pas que c'est un échec, mais c'est certainement une déception», confie le porte-parole de l'organisme Bicycle Victoria, Garry Brennan.

L'État de Victoria a investi l'équivalent de 5,7 millions pour mettre en place le système. Sa gestion a été confiée à l'équivalent australien du CAA, le RACV. L'entreprise qui exploite BIXI, la Société de vélo en libre-service (SVLS), a fourni les stations, les vélos et le matériel informatique du réseau.

L'objectif du programme était de désengorger un système de transport collectif surchargé. Un an plus tard, les autobus sont toujours aussi bondés. Et les vélos publics, eux, prennent la poussière dans leurs bornes.

Le quotidien The Age a récemment filmé la station la plus achalandée du réseau pendant une heure. Seulement trois personnes y ont emprunté un vélo.

Pourquoi un tel fiasco? D'abord parce que le réseau a été lancé en juin, au début de l'hiver, souligne Garry Brennan. Oui, il fait froid au pays des kangourous! Le mercure baisse aux alentours de 5 degrés Celsius pendant la saison froide, pas un temps idéal pour enfourcher une bicyclette.

Autre embûche, la loi australienne oblige les cyclistes à porter un casque. Ceux qui souhaitent emprunter un vélo doivent donc en trimballer un partout où ils vont. Des dépanneurs et des machines distributrices ont mis des casques en vente pour 7$, mais rien n'y fait.

«Ça enlève la spontanéité de l'utilisation», reconnaît le porte-parole de BIXI, Michel Philibert.

L'impopularité du Melbourne Bike Share n'entraîne pas de pertes financières pour la SVLS, qui a vendu les vélos, les bornes et le matériel informatique. Mais si les autorités décident de ne pas étendre le programme, l'entreprise ne réalisera plus de ventes.

Pour l'heure, le RACV refuse de dire aux médias locaux s'il reconduira le programme controversé au terme de son contrat, en 2013.