Deux jeunes qui circulaient à vélo ont été gravement blessés après avoir été happés par un automobiliste la nuit dernière à Montréal. Le conducteur a pris la fuite, traînant l'une des victimes sur environ 75 mètres. Il a été accusé cet après-midi de conduite avec facultés affaiblies ayant causé des lésions corporelles et de délit de fuite ayant causé des lésions corporelles.

L'accident est survenu vers 3h35 à l'angle de la rue Beaubien et de l'avenue du Parc, dans l'arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie. La voiture, qui circulait sur l'avenue du Parc en direction nord, a percuté les cyclistes qui circulaient sur la rue Beaubien. L'homme de 22 ans et la femme de 21 ans se trouvaient sur le même vélo. Selon le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Daniel Lacoursière, le vélo ne s'est pas immobilisé au feu rouge. Les deux cyclistes ne portaient pas de casque.

Projetée sur le pare-brise de l'automobile, la jeune femme y est restée agrippée sur une distance d'environ 75 mètres avant de tomber au sol. Elle a été blessée au bras et aurait également subi des blessures internes. Le jeune homme qui l'accompagnait a subi un traumatisme crânien sérieux. Samedi après-midi, tous deux reposaient toujours à l'hôpital dans un état critique.

Le conducteur, un homme de 21 ans, a été intercepté par les policiers sur l'avenue du Parc, près de la rue Jean-Talon. Le pare-brise de sa voiture était fracassé. Il a comparu cet après-midi par vidéoconférence. Il sera de retour au palais de justice de Montréal lundi prochain pour subir son enquête sous caution. Il restera détenu entre-temps.

Vives réactions

L'accident a suscité de vives réactions au sein de la communauté cycliste de Montréal. Dominic Ratthé, l'auteur du blogue Rouler à vélo, a exprimé sa colère dans une entrée publiée samedi matin. Selon lui, le comportement téméraire des cyclistes n'excuse pas la faute commise par le conducteur. «Il est vrai que deux cyclistes se trouvaient sur un seul vélo, souligne-t-il. Ce qui, selon certains, serait suffisant pour rendre l'agression légitime pour l'automobiliste. Un peu comme quand un cycliste chute après une collision et qu'il ne portait pas de casque. Il y a toujours une petite phrase qui le souligne en fin d'article et qui sonne dans l'esprit du lecteur un peu comme «Ah ben là, il a quand même couru un peu après...»»