Préoccupée par la popularité du rappeur américain Lil Wayne auprès des membres de gangs de rue, la police de Montréal a mobilisé d'importants effectifs, dont des enquêteurs spécialisés en la matière, pour surveiller le concert que donnera la vedette de hip-hop au Centre Bell mercredi soir.

«C'est clair que nous serons là en grand nombre et que nos enquêteurs spécialisés en gangs de rue vont y être aussi», a confirmé hier le sergent Ian Lafrenière, porte-parole du corps policier, en entrevue avec La Presse.

Lil Wayne, un des artistes hip-hop les plus populaires du monde, multiplie les références à l'univers des gangs de rue dans sa musique et ses vidéoclips.

Le SPVM dit être au courant du genre de public que ces références peuvent parfois attirer.

Selon nos sources, des enquêteurs ont surveillé plusieurs membres influents de l'entourage des Bo-Gars, le gang dominant de la famille des Bloods (Rouges) à Montréal, lors d'un spectacle précédent de Lil Wayne au Centre Bell, en 2009. Ceux-ci s'étaient toutefois tenus tranquilles.

Incident en 2004

Les policiers veulent entre autres éviter tout affrontement entre des membres de gangs rivaux qui pourraient se croiser au centre-ville ce soir.

Rappelons qu'en 2004, un homme avait été atteint de plusieurs projectiles près du Centre Bell après le concert du rappeur 50 Cent. Sachant visiblement à quoi s'attendre, la victime portait un gilet pare-balles ce soir-là, précaution qui lui avait sauvé la vie. La police avait relié l'incident au monde interlope.

Il n'y a pas que les fans de Lil Wayne qui attirent l'attention de la police. Le rappeur lui-même a connu son lot de déboires avec les autorités. Il a été condamné à huit mois de prison en 2010 après que des policiers américains l'eurent trouvé en possession d'une arme à feu et de cannabis.