La Ville de Montréal lance son plus important projet depuis l'annulation du contrat des compteurs d'eau afin de renouveler le système de radiocommunication de ses services d'urgences. Afin d'éviter les dérapages, l'administration municipale a toutefois décidé de scinder en trois le projet qui pourrait se chiffrer à quelque 200 millions.

«Il s'agit d'un projet majeur pour l'agglomération et il fera l'objet d'un suivi extrêmement rigoureux en accord avec notre nouveau Cadre de gouvernance des projets municipaux», a assuré le président du comité exécutif, Michael Applebaum. Sans chiffrer le coût global du projet, celui-ci a indiqué qu'il s'agissait de «l'un des plus importants contrats dans l'histoire de la Ville de Montréal».

Selon certaines informations, il en coûtera de 180 à 200 millions pour renouveler le système de radiocommunication qu'utilisent policiers et pompiers, un projet qui doit s'étaler jusqu'en 2015. La Ville le financera à même ses surplus inutilisés, a précisé M. Applebaum.

Favoriser la concurrence

L'administration estime que sa décision de scinder le projet en trois contrats favorisera la concurrence entre les entreprises et devrait lui permettre d'obtenir un meilleur prix. La première phase vise principalement l'acquisition de 13 antennes. À elle seule, cet achat devrait coûter de 70 à 80 millions. La Ville achètera ensuite les appareils de radiocommunication qu'utiliseront policiers, pompiers et, éventuellement, les cols bleus. Enfin, un réseau souterrain sera mis en place pour permettre aux services d'urgences d'utiliser leur radio dans le métro, ce qui est impossible à l'heure actuelle.

Le système sera également doté de la technologie de géolocalisation pour suivre à la trace les policiers et les pompiers. Autre particularité, les communications devraient désormais être impossibles à intercepter.

Si l'administration Trembay-Applebaum a présenté ce système comme un pas majeur en avant, la 2e opposition à l'hôtel de ville juge au contraire que Montréal n'a pas retenu la meilleure technologie. «Ce n'est pas l'outil le plus performant qu'on pourrait utiliser. Oui, elle permet de géolocaliser les policiers, mais elle ne permet pas une qualité audio à l'intérieur des bâtiments», déplore le conseiller Marc-André Gadoury. Celui-ci juge que le système risque d'être désuet d'ici à cinq ans à peine, soit peu de temps après sa mise en service.

M. Gadoury a toutefois salué la décision de scinder le projet en trois contrats afin d'assurer un meilleur contrôle des coûts. Celui-ci a également ajouté que, «au moins cette fois-ci, ce ne sont pas les firmes de génie qui ont défini nos besoins, ce sont nos services qui les ont définis».