Malgré les critiques de l'opposition, l'administration Tremblay a fait approuver par le conseil municipal lundi soir un emprunt de 71 millions de dollars pour des travaux qui doivent débuter dès cet automne sur le projet Bonaventure.

Le projet, d'une valeur totale de 141 millions de dollars, vise le démantèlement de l'autoroute Bonaventure au sud du centre-ville, la création d'un boulevard urbain et le développement du quartier qui l'entoure. Il est piloté par la Société du Havre de Montréal.

«On pense être capables de débuter au cours de l'automne pour les travaux préparatoires et ça va s'échelonner sur les cinq prochaines années», a expliqué mardi matin le responsable du développement économique au comité exécutif de la Ville de Montréal, Richard Deschamps.

M. Deschamps ajoute que la mise à terre de l'autoroute surélevée ne devrait pas se faire avant 2013 ou 2014 mais que les travaux de voirie et d'infrastructures dans le secteur doivent commencer dès maintenant.

«On ne veut pas que la ville soit paralysée. Ce n'est pas parce qu'il y a certains problèmes de circulation qu'on va arrêter tous les projets de développement», a-t-il lancé.

Les deux partis d'opposition étaient contre ce nouvel emprunt. Ils demandaient plutôt que le projet soit mis sur la glace, notamment en raison des travaux à réaliser dans un futur proche sur le Pont Champlain, le pont Mercier et l'échangeur Turcot, trois voies d'accès à l'autoroute Bonaventure.

«Ce n'est pas le temps maintenant, ce n'est pas du développement intelligent tout de suite», déplore Benoît Dorais, maire de l'arrondissement du Sud-Ouest et responsable du dossier au parti Vision Montréal.

Selon lui, les problèmes de congestion routière actuels justifieraient de remettre ces travaux à plus tard.

«S'il vous plaît, attendez, et la prochaine administration jugera de tout ça», a ajouté le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, à l'attention du maire Tremblay.