Les francophones minoritaires à Montréal dans 20 ans? Le scénario, révélé vendredi par la plus récente étude de l'Office québécois de la langue française (OQLF), a suscité des commentaires contrastés au cours des derniers jours. Mais pour Gérald Larose, les faits sont là: le français est voué à disparaître au Québec. «Le sort qui nous attend est celui réservé au fait français dans le reste du Canada», croit-il.

Le président du Conseil de la souveraineté estime que le français deviendra minoritaire à Montréal non pas dans 20 ans, en 2031, comme le suggère l'OQLF, mais en 2021. «Il sera acquis que l'avenir (à Montréal) ne sera pas en français, non pas en 2031, mais en 2021. Je vous rappelle que la Louisiane a basculé en une génération. Rien n'est acquis, même pour les 20 prochaines années», dit-il.

La proportion de francophones recule à Montréal, non pas au profit des anglophones, mais des allophones, révèle l'Office québécois de la langue française dans une étude rendue publique vendredi. En 2031, les francophones ne représenteront plus que 47,4% de la population de Montréal, contre 23% pour les anglophones. Un recul au profit des allophones, qui, selon ces prévisions, regrouperont 29% des Montréalais. Malgré tout, le gouvernement a relativisé, dans la foulée de la parution, ces données. La ministre Christine St-Pierre y a même repéré des éléments encourageants.

Mais cela ne suffit pas à convaincre Gérald Larose, qui a consacré son billet sur le site Branchez-vous à la question. Selon lui, la ministre fait preuve de «déni». «Elle ne veut pas reconnaître que le français à Montréal est en chute libre, soutient-il. Il va se passer à Monrtréal ce qu'il s'est passé à Winnipeg ou dans le reste du Canada, où effectivement, le français a été marginalisé et où la langue citoyenne qui s'est imposée est l'anglais.»

Aucune loi ne pourra enrayer le déclin. «Tout a été essayé. la loi 101 a été invalidée par la structure politique du Canada, alors il ne faut pas rêver en couleur, dit-il. Il faut qu'on devienne un pays, point à la ligne.»

La souveraineté n'est pas une utopie. «Avec la volatilité de l'électorat, il n'est pas interdit de penser qu'à un moment donné, les gens vont mettre le pied à terre et dire ''ça suffit''. Le Parti Québécois, qui consent à organiser des états généraux sur la souveraineté, est-il en bonne posture pour cela? «Pas au moment où on se parle, admet Gérald Larose. Mais les conjonctures évoluant très rapidement, on est à une crise près pour que la rupture se fasse.»