Au cours de la dernière année, l'utilisation des parcomètres sur le Plateau Mont-Royal a connu une baisse de 8%, indiquent des données fournies par Stationnement de Montréal.

Pour les commerçants de l'arrondissement, cette diminution est synonyme d'une baisse importante de la clientèle. Le problème préoccupe la Société de développement de l'avenue du Mont-Royal au point où des représentants ont récemment mené des consultations auprès commerçants du secteur. «Il y a deux semaines, on a fait le tour des commerces; tout le monde rapporte une baisse de la clientèle, et plusieurs ont même dû couper les heures de travail de leurs employés», indique Martine Paul, propriétaire de l'Animalerie Paul et membre du conseil d'administration de la Société de développement.

Selon les données fournies par Stationnement de Montréal, l'arrondissement Ville-Marie a connu pendant la même période une baisse de 4% de l'utilisation de ses parcomètres. Les données des autres arrondissements montréalais n'ont pu être obtenues.

Les causes de cette diminution marquée sur le Plateau sont nombreuses, mais plusieurs gens d'affaires montrent du doigt les politiques d'atténuation de la circulation du maire Luc Ferrandez. «Il y a bien sûr la récession ainsi qu'une hausse du prix du stationnement qui ont un impact. Mais depuis le mois de juin, c'est le bordel sur le plateau, et ça se répercute directement sur la clientèle», ajoute Mme Paul.  

Frappée par la baisse importante de sa clientèle, la boutique Vertige, située sur l'avenue du Mont-Royal, devra fermer ses portes à la fin de l'année. Cinq autres commerces de l'avenue, dont un Tim Hortons et une boutique de chaussette en affaires depuis plus de 25 ans, ont récemment mis la clé sous la porte. «Il y a des commerces qui ont fermé parce que la clientèle provenant de l'extérieur a baissé. Ils ne pouvaient tout simplement plus arriver», croit François Charbonneau, copropriétaire de la Papeterie Le Plateau.

En entrevue à La Presse, le maire du Plateau Mont-Royal, Luc Ferrandez, soutient cependant que les mesures d'atténuation de la circulation qu'il a adoptées, forçant les automobilistes à emprunter les grandes artères, ne sont pas la cause de la baisse de clientèle. «C'est vrai que c'était invivable sur le Plateau cet été. La congestion n'en finissait plus. Je comprends les gens qui refusaient de venir, affirme M. Ferrandez. Mais selon lui, ce sont les travaux sur les grandes artères, pilotés par la Ville de Montréal, et non par l'arrondissement Plateau-Mont-Royal, qui sont la cause des problèmes. «Nous, on a coupé 11 000 capacités de passage (avec nos politiques d'atténuation de la circulation). Les travaux (pilotés par la Ville de Montréal) représentent 100 000 capacités de passage perdues», insiste M. Ferrandez.

La Société de développement de l'avenue du Mont-Royal tente actuellement de connaître la provenance de la clientèle en recueillant les codes postaux des clients. Les commerçants de l'avenue du Mont-Royal doivent participer à une rencontre ce soir. Plusieurs nous ont dit qu'ils comptent soulever la question de la baisse de la clientèle.