Plus d'usagers des transports en commun que jamais, mais moins de pistes cyclables et d'investissements que promis. Et des projets, comme le service rapide par bus sur Pie-IX et le tramway, qui traînent en longueur. Ces constats, on les trouve dans le plus récent bilan qu'a fait Montréal concernant son plan de transport.

Ce vaste et ambitieux programme, adopté en 2008 avec ses 21 «chantiers», exigeait des dépenses de 240 millions par année; on n'en a investi que 69 en 2010. Dans ce document de 73 pages remis au comité exécutif de la Ville la semaine dernière, on justifie la faiblesse des investissements par la révision des règles d'attribution des contrats. On en attribue également la responsabilité au retard dans l'adoption du programme triennal d'immobilisation en 2010.

Même promesse non remplie concernant les nouvelles pistes cyclables: on en a aménagé 25 km l'an dernier, alors qu'on avait promis 55 km. Quant aux grands projets, du train de l'Ouest au SRB Pie-IX en passant par le prolongement des lignes de métro, ils en sont tous au stade des études de faisabilité ou de l'ouverture de bureau de projet, peut-on lire dans le bilan. Seule exception: le train de l'Est, dont la construction des gares et la livraison des voitures ont commencé.

Transports collectifs populaires

Le tableau est cependant nettement plus rose pour «l'orientation la plus importante» du plan de transport 2008, l'amélioration des transports collectifs. L'objectif était d'augmenter la fréquentation du métro et des autobus de 8% avant 2012. «Tout indique que la Société de transport de Montréal va atteindre les objectifs fixés», se félicite Michel Labrecque, président. «Le Plan de transport de la Ville est ambitieux et affiche un parti pris sans équivoque pour les transports actifs et collectifs», dit Michel Bissonnet, responsable du transport au comité exécutif.

Le bilan de la STM en 2010 va en fait de record en record: 388 millions de déplacements, 76 millions de véhicules-km, acquisition de 468 voitures de métro qui entreront en service en 2014 et prix de la Meilleure société de transport en Amérique du Nord en 2010.

Même constat jovial pour la «ferveur» entourant le BIXI, qui a permis aux abonnements de bondir de 11 000 à 33 000, de desservir trois autres arrondissements et de tripler le nombre d'utilisations, chiffrées à 3,3 millions.

Sécurité routière

La Ville se donne par ailleurs une bonne note pour le bilan de la sécurité routière, notant que les collisions ont diminué de 5% entre 2008 et 2010. On rappelle qu'on a notamment aménagé 8 carrefours sécurisés, installé 100 feux à décompte numérique et instauré la limite de vitesse à 40 km/h dans les 19 arrondissements. La lecture plus fine des tendances montre cependant que toutes les catégories, à l'exception des accidents avec dommages matériels seulement, sont en hausse depuis 2008. Les morts à la suite d'un accident mortel sont ainsi passées de 33 à 37, les blessés graves de 221 à 270 et les blessés légers, de 5236 à 5711 en trois ans.