Projet Montréal appuie l'idée du ministre de l'Environnement, Pierre Arcand, d'ouvrir une bourse du carbone à Montréal. En plus d'aider BIXI à mettre fin à son déficit d'opération, le chef de la deuxième opposition, Richard Bergeron, souhaite que les crédits carbone servent à financer le transport en commun montréalais.

Le parti déposera une motion au prochain conseil municipal, le 23 janvier, pour que la Ville de Montréal appuie officiellement l'ouverture d'une telle bourse. «Nous voulons apporter notre appui à l'initiative du ministre Arcand de mettre en place un système d'échange de crédits d'émissions au Québec à partir du 1er janvier 2013 et l'implantation éventuelle d'une bourse du carbone à Montréal», a indiqué son chef.

Qualifiant de «honteux» le retrait du Canada du protocole de Kyoto, Richard Bergeron souhaite que la métropole profite au contraire du développement d'une économie verte. «Nous avons une expertise à Montréal dans l'évaluation des gaz à effet de serre, on a plein d'entreprises spécialisées dans cette nouvelle économie verte. Il va de soit que cette avance soit confirmée par un système d'échange et le plus tôt possible une bourse du carbone.»

L'implantation d'un tel organisme d'échange des crédits carbone à Montréal permettrait de préserver et même créer «des centaines, voire des milliers d'emplois de qualité», soutient M. Bergeron. «Je préfère que ce soit une entreprise de Montréal qui aille dans le Wyoming vérifier les prétentions d'une entreprise disant avoir réduit ses émissions que ce soit des gens du Wyoming qui débarquent à Montréal vérifier si une entreprise montréalaise a réellement rencontré les réductions de gaz à effet de serre» Bergeron.

Projet Montréal croit que l'ouverture d'une bourse permettra à Bixi de bénéficier de crédits carbone et donc de se financer. Richard Bergeron croit même que la Société de transport de Montréal pourrait en profiter. «Avec plus de 400 millions de passagers cette année, la STM réduit très significativement la production de gaz à effet de serre. Bixi, certes, mais les grands transporteurs aussi. Partant de cette idée, on peut l'étendre. Mais d'abord, il faut une bourse du carbone», poursuit le chef de la 2e opposition.

La toute première bourse du carbone en Amérique du Nord, créée à Chicago en 2003, a fermé boutique en 2010. La Chicago Climate Exchange avait dû fermer devant les prix 5 à 10 cents la tonne.