La controverse entourant la circulation de locomotives bimodes dans le tunnel du mont Royal va être complètement revue à la lumière de nouvelles études, afin d'obtenir l'approbation de la Ville de Montréal, de Transports Canada et du Canadien National (CN), qui est propriétaire de ce tunnel de près de 100 ans.

La présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, a affirmé hier que la firme d'experts Hatch Mott MacDonald a été «remandatée» pour recommander les mesures de sécurité à mettre en place afin de faire circuler ces locomotives dans un tunnel de 5 km de longueur qui ne dispose d'aucune sortie de secours, et qui n'est équipé d'aucun équipement pour combattre un incendie. Les consultants devront aussi présenter une estimation des sommes nécessaires pour la mise en oeuvre de ces mesures.

«Le jour où il va y avoir une locomotive bimode qui va entrer dans ce tunnel, a affirmé hier la ministre en entrevue à La Presse, c'est parce que nous serons rassurés sur les questions de sécurité, et que tout sera fait en accord avec le service d'incendie de la Ville de Montréal, Transports Canada et le CN, qui a une immense préoccupation par rapport à cela.»

En octobre dernier, La Presse a révélé que ce tunnel ne respecte aucune norme anti-incendie applicable à un tunnel où circulent des trains de passagers. L'AMT prévoit quand même augmenter le nombre de trains empruntant ce tunnel, en utilisant des locomotives qui fonctionnent à la fois à l'électricité et au diesel. Si elles devaient rouler à l'électricité dans le tunnel, elles traîneraient quand même des réservoirs pouvant contenir jusqu'à 6800 litres de carburant inflammable. L'AMT a annoncé un programme de «mise à niveau» prévoyant des investissements de 14 millions, en écartant toute possibilité d'aménager des sorties de secours.

En décembre, le service des incendies de Montréal a demandé à l'AMT d'étudier la possibilité d'aménager de telles sorties dans cette infrastructure située à des centaines de mètres sous le mont Royal.