Le ministre fédéral des Transports, de l'Infrastructure et des Collectivités, Denis Lebel, croit qu'il faut ouvrir des discussions avec Québec et les municipalités de la région métropolitaine en vue d'un éventuel transfert des ponts Jacques-Cartier et Champlain et de la moitié fédérale du pont Mercier sous la responsabilité du gouvernement du Québec.

De passage dans la région de Montréal hier, le ministre Lebel a affirmé: «C'est clair qu'on doit discuter de ça.» Il a souligné que Montréal est le seul endroit du pays où le fédéral possède des ponts. Tous les autres ouvrages de responsabilité fédérale sont des ponts reliant le Canada et les États-Unis ou des infrastructures interprovinciales.

«Un pont à construire»

«Et quand on voit que les municipalités du secteur, le maire de Montréal, la mairesse de Longueuil, le maire de Brossard et tous les autres amènent des idées, ou envisagent des projets avec le gouvernement du Québec, c'est clair que d'avoir le contrôle des décisions sur des actifs leur appartenant...»

Le ministre n'a pas terminé la phrase. «Il est trop tôt pour dire où ça va se terminer, a-t-il poursuivi, mais il est très clair que nous devons en discuter.»

Dans l'intervalle, il y a «un pont à construire», a souligné M. Lebel, en parlant du nouveau pont prévu sur le fleuve Saint-Laurent en remplacement du pont Champlain, qui arrive en fin de vie utile.

Devant un parterre de gens d'affaires de la Rive-Sud, anxieux d'en savoir plus sur la progression du dossier, le ministre Lebel avait peu de nouvelles à annoncer, hier. Le projet estimé à entre 3 et 5 milliards, qui s'étalera sur au moins 10 ans, n'a été lancé qu'en octobre. Un premier appel d'offres lancé en janvier dernier par le Ministère pour la réalisation des études environnementales est terminé. Les soumissions sont analysées. Aucun contrat n'est encore signé.

Dans les semaines qui viennent, a précisé M. Lebel, le Ministère entreprendra aussi une autre phase de travaux préparatoires avec les études de conception préliminaire et les premières analyses de rentabilité, qui permettront, entre autres, de déterminer quel mode de construction sera privilégié pour le pont.

Quant au style ou à la signature visuelle du futur ouvrage, le ministre a affirmé avoir pris note de l'intérêt suscité par cette question dans un dossier récent publié par La Presse.

«On est sensibles à cela, bien sûr, a-t-il déclaré. Mais entre le rêve et la réalité, si on en arrivait à des péages trop élevés parce qu'on aura construit un pont qui coûte trois fois plus cher que prévu, est-ce que les gens seraient plus contents? Il faut trouver un équilibre. Nous savons que c'est un ouvrage important pour la région de Montréal. Mais on doit aussi s'offrir ce qu'on est capables de se payer.»

Selon l'échéancier préliminaire, présenté hier sur un nouveau site internet consacré au projet, les premiers travaux de construction ne commenceront qu'en 2016, pour se terminer vers la «fin de 2021».

La démolition du pont actuel commencera l'année suivante et se poursuivra sur au moins trois longues années.