«Dégoûté» par la violence qui a marqué la manifestation contre la brutalité policière la semaine dernière, excédé par les affrontements récents entre étudiants et policiers, le maire Gérald Tremblay prend le taureau par les cornes: il veut revoir toute la réglementation encadrant les manifestations sur le domaine public.

Il a confié ce mandat aujourd'hui à la Commission de la sécurité publique, présidée par le maire de l'arrondissement de Verdun, Claude Trudel. «Tout est sur la table, a-t-il précisé par voie de communiqué. Les Montréalais en ont assez des manifestations qui dérapent dans la violence.»

La commission pourra examiner «toutes les avenues possibles pour empêcher les débordements, les actes de destruction et de vandalisme qui ont lieu sous le couvert des manifestations.» On a souvent évoqué, par exemple, la possibilité d'interdire le port de masques lors des marches. Cette refonte, assure le maire, ne se fera pas au détriment du droit légitime des citoyens de protester. «Oui, les gens ont le droit de manifester, mais ils doivent le faire dans la légalité et le civisme, dit le maire. Sinon, c'est leur propre sécurité et celle des citoyens qui est menacée», a déclaré le maire Tremblay.

La commission devrait se pencher «dans les plus brefs délais» sur ce sujet chaud. Depuis deux semaines, l'administration Tremblay multiplie les signes d'agacement, d'abord devant l'ampleur des manifestations étudiantes quasi quotidiennes, puis devant le dérapage prévisible de la marche annuelle contre la violence policière, le 15 mars dernier. La Ville entend notamment réclamer à Québec les coûts engendrés, en effectifs policiers et en dommages, par ces protestations.