Le gouvernement fédéral profitera de la construction du nouveau pont Champlain pour se pencher sur les manières de financer les autres ouvrages qui enjambent le fleuve Saint-Laurent et sur la possibilité d'en céder la responsabilité.

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L'appel d'offres pour le dossier d'affaires du nouveau pont, rendu public aujourd'hui vendredi par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, demande en effet aux soumissionnaires de conseiller Transport Canada «sur le financement possible et la gouvernance de certains des autres ouvrages à Montréal appartenant au gouvernement fédéral», en l'occurrence le pont Jacques-Cartier, le tronçon fédéral du pont Honoré-Mercier et le tunnel de Melocheville.

Bien que cela ne soit pas explicitement indiqué, une telle formulation ouvre la porte à la fois à l'instauration de péages et à la cession de la responsabilité de ces ouvrages.

Le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, avait d'ailleurs indiqué récemment qu'Ottawa était disposé à discuter de la cession au gouvernement du Québec de ces infrastructures, les seuls ouvrages intraprovinciaux au Canada à être de propriété fédérale.

Une telle discussion s'annonce toutefois ardue avant même d'être entamée puisque le ministre québécois des Transports, Pierre Moreau, a indiqué plus tôt cette semaine qu'il n'était guère intéressé à hériter des structures fédérales et, surtout, de la responsabilité qui les accompagne.

Quant au nouveau pont lui-même, l'appel d'offres vise à obtenir un chargé de projet afin notamment de procéder à l'analyse, à la planification, à la mise en oeuvre et et à la surveillance du chantier. Ottawa demeurera toutefois maître d'oeuvre puisque le document précise que «l'entrepreneur secondera Transport Canada dans la planification intégrée globale du projet».

Le recours au partenariat public-privé (PPP) n'est par ailleurs pas assuré puisque le dossier d'affaires doit évaluer trois approches, soit la méthode traditionnelle, la conception-construction et le PPP pour la réalisation du projet.

Les soumissionnaires devront également évaluer la rentabilité du projet en évaluant les prévisions et scénarios sur la fréquentation et les revenus à tirer de l'infrastructure.

Les firmes intéressées ont jusqu'au 9 mai pour soumettre leurs propositions.