Prenant acte de la grogne suscitée par la publicité sur ses vélos, BIXI a annoncé aujourd'hui que les logos de ses commanditaires seront remplacés par... de la poésie.

Déjà, sur des dizaines de vélos, notamment sur le Plateau-Mont-Royal, les usagers ont pu lire des pensées de John Lennon, Serge Gainsbourg ou Michel-Ange. L'initiative a été accueillie avec un certain enthousiasme sur les médias sociaux.

Le hic, c'est qu'il s'agissait d'un canular.

BIXI, en réalité, a été «victime de méfait et de vandalisme», a dénoncé en début d'après-midi son gestionnaire, la Société de vélo en libre-service (SVLS).

Un site, bixipoesie.ca, a publié en matinée un faux communiqué sur une soi-disant «Opération Mea culpa» de l'organisme. On y annonçait que les publicités de Desjardins, TELUS et Rio Tinto Alcan, qui rapportent deux millions par année à BIXI, allaient disparaître. Plus de 500 extraits de poèmes, chansons et romans s'afficheront dorénavant sur les 5120 vélos qui sillonnent Montréal.

«Dans le contexte actuel où sévit une alarmante marchandisation de l'espace public (incluant nos universités), et considérant les faibles revenus générés par cette publicité (...), il devenait difficile pour la SVLS de justifier la publicité sur les BIXI», peut-on lire sur le site de bixipoesie.ca.

Détournement de marque

La nouvelle a été abondamment commentée sur Twitter et Facebook. Plusieurs y ont cru, d'autant plus que des -vraies- photos de dizaines de BIXI arborant les nouveaux messages étaient publiées.

BIXI a répliqué sur son compte Facebook vers 13h, déclarant que «le site bixipoesie.ca est un site frauduleux où on a utilisé notre logo et marque de commerce sans autorisation. L'information de ce site est fausse.»

On ignore combien de BIXI auraient été «vandalisés» avec ces étiquettes autocollantes poétiques. L'an dernier, de nombreux reportages avaient souligné l'insatisfaction de certains usagers de voir apparaître des logos commerciaux sur les vélos. Des dizaines de panneaux avaient été modifiés, notamment avec des collants pour cacher les logos ou du texte ajouté pour les tourner en dérision. Un des commanditaires, le Mouvement Desjardins, avait fait part dans les médias de son malaise devant cet accueil turbulent.