Transformer les déchets en carburant. Le vieux rêve de la famille Chornet a franchi en 2011 les dernières étapes avant de devenir une réalité commerciale.

Vincent Chornet a fondé Enerkem il y a 12 ans pour commercialiser les travaux de recherche de son père Esteban. Le pari était audacieux: transformer les «déchets ultimes» - par exemple de vieux sofas ou du plastique non recyclable - en éthanol, biocarburant généralement fabriqué à partir de maïs. Grâce à la construction d'une première usine «commerciale» à Edmonton et à l'obtention d'un financement record de 103 millions de plusieurs investisseurs, Enerkem a prouvé en 2011 que sa technologie était solide.

«Je vois que, progressivement, le rêve de mon père crée quelque chose de bien, qui peut avoir un impact majeur sur le plan mondial, se réjouit Vincent Chornet, président et chef de la direction d'Enerkem. Ce rêve de trouver un lien entre énergie et environnement est en train de se concrétiser.»

Les succès de la PME québécoise font de plus en plus parler, partout sur la planète. En novembre, Enerkem a été placée au septième rang du palmarès annuel 50 Hottest Companies in Bioenergy de la publication Biofuels Digest. L'entreprise occupait la 25e place il y a deux ans et le 16e rang l'année dernière.

Enerkem entamera, par ailleurs, la construction d'une deuxième usine commerciale au Mississippi cette année, laquelle lui donnera un accès direct aux pétrolières du sud des États-Unis. Vincent Chornet contemple, en outre, plusieurs autres projets ailleurs dans le monde. Et évoque la possibilité de construire une nouvelle usine au Québec. «On espère faire une annonce en 2012», dit-il sans entrer dans les détails. À n'en pas douter, Enerkem n'a pas fini de faire parler d'elle.